L’on pourrait croire qu’avec les grands transferts d’eau à partir du barrage de Koudiet Acerdoune, la wilaya de Bouira est définitivement à l’abri des besoins. Elle l’est théoriquement au point où le surplus de production est transféré ailleurs, soit vers les wilayas limitrophes de Tizi-Ouzou, M’Sila, Médéa et Alger. A noter que le barrage de Tilesdit est, désormais, exclusivement en service au profit des dix communes de l’Est. Ce qui reviendrait à dire que la wilaya est définitivement tirée d’affaire sur ce plan. Mais ce serait mal connaître la réalité d’une wilaya qui souffre plus du problème d’équipement que de ressources. Certes, l’eau arrive partout et en abondance, mais faute d’équipements, les localités situées à l’Est de la commune d’El Adjiba restent exposées à une sévère pénurie. Selon Mohamed, un habitant de Médrassa, cela fait trois ans que l’eau n’a pas coulé des robinets. La même situation prévaudrait, selon lui, à Bouakach, Chiffa, Azknoun et beaucoup d’autres localités de la commune d’El Adjiba. Pour étancher leur soif, les citoyens de ces localités recourent encore à l’alimentation par citernage, comme au temps où n’existait ni le barrage de Tilesdit (Bechloul), ni celui de Koudiet Acerdoune (Maala). Sauf qu’aujourd’hui, le prix de la citerne ayant doublé, le citoyen paye mille dinars pour un seul remplissage. Selon notre interlocuteur, le P/APC d’El Adjiba a été informé de la situation grâce aux nombreux courriers qui lui ont été adressés. L’on apprendra que dans, au plus tard, un mois l’eau arrivera dans ces localités au même titre que le reste de la commune. Contacté, le directeur du secteur concerné, en l’occurrence le directeur de l’hydraulique, a tenu à rassurer la population de ces localités, dont il estime le nombre à 2 000 âmes, en fixant la mise en service du réseau de distribution à fin juillet, au plus tard à début août. Ce réseau est en partie achevé. Il s’agit de relier les deux réservoirs, celui de 3 000 m3 à celui de 500 m3. Cela se fera sur un linéaire de 3 000 mètres. Alors que la station de pompage est en cours, affirme ce responsable. A noter qu’une autre solution s’offre déjà pour renforcer les moyens mis en place, à savoir le forage de deux puits. La conduite de refoulement est achevée, selon notre interlocuteur. Ainsi, avec la réalisation de ces travaux de raccordement, qui relieront la station de pompage de Boughanim (3 000 m3) au réservoir de Beghit (500 m3) et ces deux forages qui s’offrent comme une alternative, les quatre localités de l’Est de la commune d’El Adjiba rompront avec ce stress hydrique.
Aziz Bey
