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Ambiance de fête

Le dossier épineux des régularisations de la cité de regroupement de Raffour, dans la commune de M’Chedallah, vient enfin de connaître son épilogue. En effet, il a été procédé à la distribution des actes de propriété individuels aux citoyens. L’opération a été lancée dimanche dernier et a drainé une foule importante devant les guichets des deux organismes directement concernés, qui sont l’APC de M’Chedallah et l’agence des réserves foncières. L’ambiance était à la fête et les citoyens ont laissé éclater leur joie au grand jour, comme s’il s’agissait d’une seconde indépendance, après 55 ans du cessez-le-feu. En effet, après que fut menée à terme la dernière phase du dossier des régularisations de l’ex-centre de regroupement de Raffour, celle de la distribution directe des actes de propriété vient, enfin, d’être lancée après approbation à l’unanimité de la délibération de l’assemblée populaire communale de M’Chedallah, une délibération datée du 10 avril 2017, laquelle a été élaborée en conformité avec l’arrêté du transfert modificatif n° 557 du 1er avril 2012, publié à l’agence de la conservation foncière de M’Chedallah le 10 janvier 2017. Elle fait ressortir 1 029 lots, dont seulement 13 dossiers litigieux sont en instance. Une source à l’APC de M’Chedallah, proche du dossier, nous apprendra que les coûts de cession sont fixés au prix symbolique de 72 DA le m2 en plus de 43 da le m2 que les bénéficiaires verseront à l’agence foncière à titre de frais d’inscription. Quant aux sommes de cession, elles seront versées au trésor communal selon la réglementation en vigueur. Il convient de rappeler que ce brûlant dossier a fait couler beaucoup d’encre et de salive, et a été à l’origine de plusieurs montées au créneau des citoyens de Raffour. Des actions qui se sont résultées par des fermetures des routes et des administrations telles que la mairie et la daïra. Le problème a été pris à bras-le-corps par l’ancien wali, M. Ali Bouguerra, sur pression des citoyens de Raffour à travers notamment le collectif de représentants de citoyens, épaulé par des élus de la localité. Pour rappel, le collectif citoyen a inscrit ce dossier comme point noir prioritaire dans sa plateforme de revendications depuis sa création en 2012. Un dossier qui a été presque oublié durant la période du wali Nacer Maaskri, qui a secondé Ali Bouguerra, et qui a été déterré par l’actuel wali M. Cherifi Mouloud dès la première semaine de son installation dans la wilaya de Bouira, l’actuel wali a ouvert le dossier et a travaillé dessus en étroite collaboration avec ce collectif, le chef de daïra, lui aussi nouvellement installé et le président de l’APC de M’Chedallah pour le faire aboutir rapidement, et ce, malgré de multiples contraintes administratives qui ont fini par être solutionnées grâce à la bonne volonté des uns et des autres. Et voilà que ce qui n’était qu’un rêve depuis 55 ans, soit depuis l’indépendance du pays, a fini par se concrétiser sur le terrain. Rappelons au passage que Raffour est l’un des nombreux centres de regroupement des populations des zones rurales, que l’armée coloniale française a rasées durant la guerre de libération. Un camp de concentration où ont été parqués pêle-mêle dans des taudis de fortune sous forme de ghettos les habitants des deux villages de Aarch Iwakuren, Ighzer et Tadert Lejdid. Évacués de leur village en 1957 après que les soldats français eurent brulés toutes les maisons s y trouvant. Raffour est actuellement la deuxième plus importante agglomération de M’Chedallah sur le volet démographique après le chef-lieu de daïra avec une population qui frôle les 13 000 habitants.

L’éradication des anciens camps en bonne voie

Rappelons qu’exception faite des communes de Chorfa et d’Aghbalou, les quatre communes restantes de la daïra de M’chedallah abritent chacune un ou plusieurs camps de concentration, dénommés aussi centres de regroupements, mais de moindre importance comparé à celui de Raffour : tel que celui de Vouaklane dans la même commune de M’chedallah, la cité la gare (chef-lieu de commune), Ighrem dans la commune d’Ahnif et enfin Taourirt dans la commune d’Ath Mansour. La totalité des lots de ces centres a bénéficié d’une opération similaire de régularisation par un plan parcellaire et des actes de propriété. Des opérations en voie d’achèvement avec l’exécution de la dernière phase qui est la remise des actes après acquittement par les bénéficiaires des frais y afférant, au niveau de l’ensemble des ces communes précitées.

Oulaid Soualah

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