Si les chemins communaux sont généralement pris en charge dans le cadre des PCD, il n'en est pas de même pour les chemins de wilayas, lesquels traversent deux ou plusieurs communes.
Avec le temps, le CW107, reliant Tizi-Gheniff à M’Kira, sur une distance de dix kilomètres, et vers Timezrit et les Issers (Boumerdès) n’a bénéficié d’aucune rénovation. En sus d’être rétréci dans certains endroits, son bitume a disparu sous les poids des véhicules de gros tonnage, notamment les dizaines de camions chargés de tuf de la carrière de Bouira d’une part, et d’autre part, en raison des travaux de raccordement des villages au réseau de gaz naturel. « Quand les entreprises terminent leurs travaux, elles ne remettent pas tout à l’état initial. Pourtant, dans tous les cahiers de charges, un article important exige de l’entreprise de remettre tout en place. De M’Kira jusqu’à Tizi-Gheniff, on compte des centaines de mètres de bitume touchés par des entreprises qui n’ont pas daigné remettre la chaussée à l’état initial », remarquera un automobiliste de passage. D’ailleurs, l’état de ce chemin de wilaya, très important, a été relevé dans toutes les plateformes déposées par la coordination des comités de villages. « Nous avons pu même arracher le déplacement d’une commission de wilaya sur les lieux. Le constat a été fait. Mais, pour le moment, on constate sa dégradation de jour en jour », confiera un membre de cette coordination. A noter que ce sont les transporteurs, qui assurent cette ligne entre le chef-lieu de daïra et la municipalité de M’Kira, qui se plaignent beaucoup plus de cet état de délabrement avancé. «Il faut refaire la suspension au moins une fois par an. Vraiment, on n’en peut plus. Beaucoup d’entre nous ont changé d’activité. Ces réparations sont trop coûteuses », se lamentera ce transporteur. Comme celui-ci, ils sont nombreux à se concerter pour une action communale. « Si cela continue, nous passerons à une action à la rentrée scolaire prochaine », s’élèvera une voix du groupe de transporteurs regroupés au stationnement qui mène vers les villages de M’Kira et les hauteurs de Tizi-Gheniff. Les transporteurs desservant la grappe de villages d’Ath Itchir ne sont pas en reste, puisqu’ils se considèrent tout aussi pénalisés par cette dégradation : «Nous ferons cause commune avec nos collègues de M’Kira afin d’agir ensemble», notera un transporteur d’Ath Itchir. Cela étant, tous nos interlocuteurs interpelleront de vive voix le chef de daïra, ainsi que les responsables de la wilaya à jeter un regard à ce chemin de wilaya.
Amar Ouramdane

