L’eau potable ne coule plus des robinets de beaucoup de foyers du village Taguemount, dans la commune de Boukhelifa, apprend-on auprès de certains habitants. Une desserte publique qualifiée d’aléatoire, en ce sens que l’eau arrive une fois par hasard. «L’attente peut durer 10 ou15 jours, voire des semaines», témoigne un jeune père de famille du village Taguemount. Tout en faisant le même constat, un autre citoyen soutient, cependant, que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : «La pénurie d’eau est sévère, personne ne peut le contester. Néanmoins, en raison d’une faible pression du liquide dans les conduites, les foyers surélevés par rapport au réseau de distribution en pâtissent un peu plus que les autres», dira-t-il. Face à cette pénurie chronique, rapporte-t-on, la corvée d’eau reste l’unique échappatoire, pour maintenir à flot ses réserves d’eau. «C’est invraisemblable d’être encore obligé d’aller par monts et par vaux, en quête d’un hypothétique point d’eau», se désole un retraité. Comme un malheur n’arrive jamais seul, des dizaines de villageois doivent, en sus, endurer «le supplice» lié à l’absence de l’énergie électrique dans leurs chaumières. «Cela fait plus de dix ans que j’attends un branchement au réseau», se lamente un sexagénaire, selon lequel plus de 20 foyers sont astreints au même calvaire. «Nous avons construit dans la cadre du programme FONAL. L’État nous a aidés à ériger des bâtisses, mais le reste n’a pas suivi», se plaint un autre villageois, déplorant que toutes leurs demandes de branchement, adressées à qui de droit, n’ont pas trouvé d’écho. «Jusqu’à quand continuerons-nous à mettre nos vies en danger, en recourant à ces branchements de fortune ?», s’interroge un habitant de Taguemonut, tout en exhortant les services concernés à se pencher sur leur problème.
N. Maouche