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Les bénéficiaires de l’habitat rural se plaignent

Rencontrés lundi matin, au niveau de la BADR (Banque Algérienne de Développement Rural), les bénéficiaires de l’aide de l’état à l’habitat rural se sont plaint des difficultés auxquelles ils font face pour mener à bien leurs constructions. Après une attente de plus d’une heure devant l’agence de la BADR d’Aïn El-Hammam, où ils doivent retirer les fonds en dinars que leur a affectés la CNL de Tizi-Ouzou, ils se retrouvent face à un guichetier qui les informe que les caisses sont vides. Voulant savoir s’ils doivent attendre ou repartir, personne n’a pu leur répondre autrement que par : «on attend qu’il y ait des versements». Ce qui, décodé, veut dire que quelques demandeurs peuvent être payés si un organisme tel la SONELGAZ, l’ADE ou des particuliers procèdent à des dépôts de fonds. Ce qui est loin d’être sûr. Il faut dire que la déception des auto-constructeurs était à son apogée. Ils retiennent difficilement leur colère, évitant de crier au scandale. «Je viens pour la troisième fois et je reçois toujours la même réponse», nous confie en aparté, avec l’air de se résigner, un vieil homme d’Aït Yahia. Un autre, la cinquantaine, assis près de lui sur les quelques chaises du hall, monte le ton en disant : «on nous traite comme des mendiants, alors qu’on ne demande que notre argent. C’est la quatrième fois que je viens d’Iferhounene. J’attends toute la journée pour rien, et à chaque fois on nous demande de revenir lorsque la banque sera approvisionnée. Je dois présenter à la CNL une situation d’avancement des travaux pour prétendre à la prochaine tranche. Je loue une maison chez un particulier au village en attendant de terminer ma propre maison», «Jusqu’à quand ?», répond-il à un agent qui lui dit «on ne peut rien faire. Patientez un peu». Il faut dire que les demandeurs sont si nombreux et si remontés que des risques de dérapages ne sont pas inévitables. De l’avis des citoyens, la banque devrait faire un effort pour faire baisser la tension, en s’approvisionnant en quantité suffisante, afin de satisfaire quotidiennement une partie de ses clients. Un jeune, peu patient pour attendre «inutilement tout la journée», soutient que «la faute ne revient pas à la banque seule. La CNL (Caisse Nationale du Logement) de Tizi-Ouzou à contribué à compliquer cette situation, en bloquant les chèques de l’habitat rural depuis le mois de novembre». Lorsqu’on sait que la BADR d’Aïn El-Hammam sert de relais entre la CNL et les autos constructeurs des daïras d’Aïn El Hammam et d’Iferhounene, on comprend cette affluence. Ce qui ne justifie pas, cependant, que la banque soit à court d’argent pendant plusieurs semaines.

A. O. T.

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