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En attendant le raccordement au barrage de Tichy haf…

La commune de Chemini, qui compte une vingtaine de villages, souffre d'un manque criant en eau potable. Alors que le mercure est au plus haut, la population de cette localité souffre le martyre.

Face à cette situation, les habitants se rabattent sur les camions citernes monnayant chaque jour de grandes sommes, alors que d’autres se ravitaillent auprès des fontaines publiques et autres points d’eau. «Nous sommes les damnés de cette région. Pourtant, le wali nous a promis lors de sa dernière visite il y a quelques mois que les communes de Souk-Oufella et de Chemini seront raccordées au barrage de Tichy Haf, et que l’eau coulera dans les robinets au plus tard le mois de juin écoulé», nous a déclaré un citoyen, avant d’ajouter : «Depuis des décennies, l’eau potable nous tient la dragée haute. On n’a jamais pu régler ce problème, pourtant, la région est riche en ressources hydriques et nappes phréatiques». Les villageois sont sur un feu de braises et ne comptent pas rester les bras croisés devant cette situation qui n’a que trop duré. Un important projet d’AEP, à partir du barrage de Tichy Haf est toujours en cours de réalisation au profit de ces localités. Mais au vu de ce qui reste à faire, les habitants de cette région auront encore beaucoup à attendre avant de pouvoir bénéficier de ce liquide vital dans leurs ménages. Pour cause, la vétusté de l’ancienne conduite, censée servir à alimenter les villages dans un premier temps s’avère minée de fuites. Une version avancée par les premiers responsables de la commune de Chemini. Cependant, d’autres élus locaux avancent une toute autre version, mettant en relief l’aspect de la répartition des horaires d’alimentation en eau entre la commune de Souk-Oufella et celle de Chemini. Les deux magistrats municipaux n’ont pas trouvé un modus vivendi pour une répartition équitable, ce qui n’a pas manqué de prendre en otage toute une population. Le manque flagrant de communication a amplement alimenté les spéculations, où tout un chacun y va de sa propre analyse. Pour l’heure, les habitants sont réduits à faire des pérégrinations incessantes à la recherche de cette source vitale. «Il est tout de même ahurissant que toute une localité soit réduite à consommer cet or bleu avec parcimonie, d’autant plus que les besoins en eau dans la saison des grandes chaleurs montent crescendo», s’exclame un habitant du village Takhlidjt. L’alimentation en eau potable pour la commune de Chemini se fait à partir des eaux puisées dans la montagne, constituant une eau de source potable. Quant aux eaux puisées à la rivière de la Soummam, elles sont souvent utilisées à des fins d’entretien et autres usages domestiques. Néanmoins, le faible débit des deux sources est loin de satisfaire une population dépassant les 16 000 âmes. Ce précieux liquide manque cruellement et oblige les citoyens à parcourir des dizaines de kilomètres, dans le but de se ravitailler en eau de source. Cette tâche, fastidieuse s’il en est, incombe aux enfants et aux femmes qui s’occupent de l’acheminement de cette denrée vitale. Les différents exécutifs ayant pris les rênes de la municipalité n’ont pas trouvé une solution idoine pour étancher la soif d’une population qui n’a que trop souffert du stress hydrique. Faute de commodités des plus indispensables, les habitants de la commune de Chemini souffrent du manque d’eau potable, qui demeure parmi l’une des préoccupations majeures de la population. Bon nombre de citoyens ont soulevé le problème de l’eau potable et demandent aux responsables compétents de se pencher sur leur déplorable situation en prenant les mesures nécessaires… Un jeune père de famille nous a assuré que «les autorités concernées ont été à maintes reprises interpellées, mais pour l’heure, rien n’a été fait». Souvent, des villages se voient privés de ce liquide vital, alors que d’autres juste à côté sont alimentés. Le sentiment d’injustice et le manque de communication des élus conduisent généralement à des actions de contestations violentes.

Bachir Djaider

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