ça ne s’arrange toujours pas !

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Le secteur des transports dans la wilaya de Bouira est livré à une anarchie indescriptible et échappe visiblement à tout contrôle.

En effet, la liste des dysfonctionnements est longue et touche presque tous les volets. D’abord, la réglementation régissant aussi bien les horaires de départs et d’arrivées que le temps à marquer à chaque arrêt est superbement ignorée par les transporteurs. Hormis les dessertes inter-wilayas, où il existe un semblant d’ordre, sur pratiquement toutes les lignes inter-daïras et intercommunales, les transporteurs ne quittent les quais de stationnement que lorsqu’ils ont fait le plein de voyageurs. Idem au niveau des arrêts où la règle de l’arrêt-dégagé est rarement respectée. Au lieu de marquer une halte rapide pour faire descendre ou laisser monter des voyageurs, un temps fou est observé au niveau des arrêts. Dans la ville de Bouira par exemple, les transporteurs des lignes urbaines mettent parfois plus de 20 minutes pour quitter les arrêts. En ces temps de chaleurs, c’est un véritable supplice que subissent les usagers des transports urbains de la ville de Bouira. Entre l’ancienne gare routière et la nouvelle station de bus, les bus mettent en moyenne 40 à 50 mn pour effectuer un trajet de deux km. Le même supplice est vécu à Bechloul et M’Chedallah au niveau des différents arrêts au quotidien. Ensuite, les prestations de service proposées aux usagers des transports laissent souvent à désirer. En effet, les fourgons sont souvent dans un état insalubre et vétuste. Pis encore, l’usage du ticket, qui est une règle parmi tant d’autres, est devenu une exception. Sur la desserte entre M’Chedallah et Chorfa, les transporteurs ne remettent que rarement de tickets à leurs voyageurs. Et ces derniers ont fini par ne plus les réclamer. Le ticket n’est remis aux voyageurs que lorsque les transporteurs s’aperçoivent de la présence des services de sécurité. A cela s’ajoutent aussi le non-respect des limitations de vitesse et les transgressions du code de la route par les transporteurs lesquels exposent les voyageurs aux risques d’accidents. En outre, depuis quelque temps, sur certaines lignes, à l’image de celle reliant Bouira-ville à pratiquement toutes les communes de la wilaya, à l’exemple d’Aomar, les voyageurs ont constaté qu’il n’existe pas de receveurs à bord des bus et fourgons. Pour pallier à cette absence, c’est le chauffeur lui-même qui s’acquitte de cette tâche en faisant perdre un temps fou aux voyageurs : «Ce n’est qu’une fois arrivés à la gare routière de Bouira que les voyageurs s’acquittent de leurs places. Se forme alors une file interminable derrière le chauffeur. Par moment, il faudrait patienter 5 mn pour pouvoir payer sa place et quitter le bus», avoue un voyageur de Chorfa. Il y a encore quelques années, les transporteurs sont systématiquement verbalisés et encouraient dans certains cas la suspension de la ligne en cas d’absence de receveurs à bord de leurs bus. La réglementation a-t-elle changé depuis ? De l’avis des usagers, c’est plutôt l’absence de contrôle qui a encouragé les transporteurs à transgresser les lois en vigueur. «C’est incontestablement les voyageurs qui paient pour toutes ces transgressions des lois. Des transgressions qui ont tendance à se banaliser au fil des années», déplore-t-on. D’aucuns parmi les voyageurs souhaitent plus de contrôle de la part des services de l’État. Pour beaucoup, un véritable assainissement du secteur des transports s’impose.

D. M.

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