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L’informel a la peau dure

Décidément, le commerce informel à Bouira a la peau dure. À Oued D’hous, à la sortie sud du chef-lieu de wilaya, sur les abords de la RN5 reliant Bouira à l’Est du pays, des dizaines d’étals de fruits et légumes ont refait surface ces derniers jours. Sur les lieux, des camionnettes remplies à ras bord de toutes sortes de fruits et de légumes sont visibles le long de cet axe routier. Les commerçants ont occupé sur une centaine de mètres les abords de la route, à partir du rond point menant à la ville de Bouira. Les intervenants arrivent sur les lieux dès les premières heures de la matinée pour ne quitter les lieux qu’en début de soirée. Tout au long de la journée, le site se transforme en un marché à ciel ouvert, où les vendeurs des fruits et légumes proposent leurs produits aux automobilistes de passage. Ces derniers sont nombreux à marquer un arrêt pour s’approvisionner. Beaucoup de ces automobilistes ne prennent aucune précaution en se garant, exposant d’autres usagers aux risques d’accidents. Certains se garent à même la chaussée ou quittent à peine la route pour aller faire leurs courses. Il arrive que d’autres ralentissent juste quelques secondes et repartent après, sans se soucier des désagréments causés à d’autres usagers de la route. À hauteur de ce site, des bouchons parfois interminables ont tendance à se former à longueur de journée. Cela se passe à une centaine de mètres d’un barrage fixe de la gendarmerie nationale, dont les éléments interviennent pour remettre de l’ordre dans le trafic. S’agissant des produits proposés à la vente, ils sont étalés à longueur de journée sous un soleil de plomb et surtout au contact de la poussière et des gaz d’échappement des véhicules. La commercialisation des produits se fait sans le respect d’aucune norme d’hygiène, ce qui expose les consommateurs aux risques d’intoxications alimentaires. À ces risques s’ajoute une pollution de l’environnement, et ce, en raison des déchets que génère ce marché que les intervenants laissent derrière eux. Il faut signaler que le site en question avait connu plusieurs opérations coup de poing de la gendarmerie nationale. La dernière descente en date remonte à quelques mois, au cours de laquelle les étals avaient été démontés et les commerçants chassés des lieux. Ce qui a fait réagir les intervenants, qui avaient protesté sur le site en bloquant la route à la circulation, avant que celle-ci ne soit rouverte après l’intervention des brigades anti-émeute. Cependant, à chaque fois que le site est éradiqué, il refait aussitôt surface. En effet, depuis quelques années déjà services de sécurité et intervenants de l’informel s’adonnent à une sorte de jeu du chat et de la souris. Il n’est pas à écarter que les gendarmes interviennent dans les prochaines jours pour nettoyer les lieux. Mais les lieux risqueraient d’être réinvestis juste après. Il importe de souligner que d’autres sites similaires existent à travers la wilaya de Bouira. Les plus importants restent ceux implantés aux abords de la RN15, à hauteur des localités de Raffour et Chorfa, dans la daïra de M’Chedallah à l’Est de la wilaya.

D. M.

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