La commune de Boudjellil, située à 87 kms au sud-ouest de Béjaïa, est dotée d’une forêt s’étendant sur des milliers d’hectares. Elle est constituée essentiellement de pins d’Alep et d’un degré moindre de maquis, de garrigues et de buissons. D’immenses poches de ce tissu végétal sauvage parcourent les hauteurs de plusieurs localités, situées dans cette municipalité rurale. Aux confins sud de cette commune frontalière avec la wilaya de Bordj Bou Arreridj, il existe une vaste pineraie appelée localement « Mechik ». Cette étendue boisée offre une vue magnifique, où les amoureux de la nature y effectuent pendant la saison printanière des escapades, emplissant leurs poumons d’air frais, chargé de senteurs de pins d’Alep et d’humus ! À cette flore endémique et spécifique à cette région semi-aride, il est ajouté une faune variée, mais menacée par l’extinction, car le braconnage et la chasse à outrance ont sensiblement augmenté ces dernières années, et ce, dans l’impunité totale. On y trouve des chacals, des rapaces, des sangliers, des hyènes rayées, des lièvres, des perdrix, des hérissons, des porcs-épics…Tous ces animaux peuplent les lieux avec des populations aux nombres variables. Malheureusement, cette étendue verdoyante se trouve toujours assujettie à la pollution et aux incendies. Telle l’épée de Damoclès, la menace d’incendies pèse toujours sur cette pineraie, car elle est traversée par des chemins et autres pistes, où d’éventuels « pyromanes » pourraient y mettre le feu. La pollution est aussi à incriminer et à « mettre » sur la sellette des facteurs déclenchant les départs de feu, car cette forêt est infestée de déchets, notamment d’emballages de boissons alcoolisées qui s’amassent sur les bords des chemins qui passent par ces lieux. Des tessons de verre peuvent se transformer en « loupes », qui concentreraient les rayons du soleil sur des tas d’herbes pour déclencher des brasiers souvent ravageurs. Mais fort heureusement, cette région enregistre un faible taux d’incendies, et il arrive même qu’il passe des étés complètement « tranquilles » sans aucun départ de feu notable. Toutefois, cette belle forêt reste toujours sous la menace de destruction, que ce soit par les feux, la dégradation ou la pollution. Il est à noter que le tissu végétal sauvage de ces lieux a considérablement rétréci ces dernières années, à cause de quelques incendies ravageurs et de la coupe du bois. Les campagnes de reboisement censées « revivifier » et densifier en arbres sauvages cette étendue boisée sont effectuées de manière timide…
Syphax Y.
