El Merdj-Laâzib crie à l’injustice

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El-Merdj, ou El-Merdj-Laâzib, ou Laâzib tout court, est un village de la commune d’Oued-Ghir, situé à 3 km du chef-lieu de la commune, et à 15 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, sur la rive gauche de l’Oued Ghir (un Oued venant de Toudja pour se déverser dans l’Oued Soummam). Ses habitants réclament leur part de développement, car d’après eux, leur village est délaissé ; il ne possède toujours pas de route ni de réseau d’assainissement. D’après le porte-parole du comité de ce village, M. Fayçal Abdelfetah, le fait que cette localité ne pèse pas lourd dans les élections locales, vu qu’elle ne renferme que quelques trois cents âmes, a fait qu’elle ne bénéfice pas de l’intérêt des APC qui se sont succédés à la tête de la commune d’Oued-Ghir. «On a souvent fait allusion au fait que les 120 voix du village ne peuvent être décisives dans le décompte final durant les élections !», nous a-t-il dit. Et d’énumérer les manques dont souffre ce village : «En 2017, dans notre village, aucune maison n’est branchée au réseau d’assainissement, toutes les eaux usées vont dans des ruisseaux et des fosses septiques !» Et d’ajouter : «La route qui le dessert est impraticable, surtout après les travaux qui ont servi au passage du réseau du gaz de ville et de l’assainissement qui n’est toujours pas opérationnel, et ce, malgré la construction en 2016 d’un bassin de décantation». Aussi, le village n’est pas desservi par la fibre optique, et l’éclairage public n’existe pratiquement pas à proximité des habitations. Vu l’état de la route, le ramassage scolaire ne parvient pas jusqu’à cette bourgade, alors, les écoliers doivent parcourir quotidiennement presque 1 km et demi pour rejoindre leur école. «Nous réclamons juste notre part de développement, à l’instar des autres villages et localités de la commune ; nous sollicitons les autorités à se pencher sérieusement sur notre problème», ajoute le porte-parole du comité de village. «D’ailleurs, on nous a même refusé de baptiser notre village du nom de mon grand-père, Mustapha Abdelfetah, martyr tombé au champ d’honneur en juin 1956, sous prétexte que notre village, si peu développé, n’est pas digne de porter le nom d’un Chahid !». Pour faire aboutir leurs revendications, les villageois avaient fermé, dernièrement, le siège de l’APC d’Oued Ghir pendant trois jours, et avaient réussi à attirer l’attention du Wali de Béjaïa, M. Mohamed Hattab, lors de sa visite dans la commune. «Nous remercions le Wali qui nous avait bien écoutés et qui a chargé les autorités compétentes de régler nos problèmes. Même le chef de daïra de Béjaïa, qui a reçu notre comité le 22 juin a promis le règlement des problèmes». Mais à la grande surprise du comité de village, au lieu de constater le début des travaux, et l’aboutissement de leurs revendications, le porte-parole de leur comité a été destinataire, dernièrement, d’une convocation de la gendarmerie, suite à une plainte déposé par l’APC pour incitation à la fermeture du siège de cette dernière. «C’est injuste ! Le comité de village a fermé l’APC et c’est moi seul qui est convoqué, alors que durant les journées du 21 et 22 juin, j’étais sur le lieu de mon travail à Alger, donc je ne pouvais être présent à Oued Ghir !», a fini par conclure M. Faycel Abdelfetah.

Saïd M.

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