La couverture sanitaire laisse à désirer dans la commune d’Ighil Ali. Érigée, pourtant, en démarche principielle et en objectif principal de la politique sanitaire prônée par les pouvoirs publics, la santé de proximité relève encore d’un lointain mirage, pour les villageois de cette circonscription déshéritée. La commune dispose, en tout et pour tout, de deux structures de soins périphériques, dont l’une est implantée au village Takorabt et l’autre à Belayal. «Si l’unité de soins de Takorabt fonctionne à peu près correctement, celle de Belayal n’offre ses prestations qu’à raison de deux à trois fois par semaine», souligne un membre du staff municipal. Pour les autres villages et hameaux, rapporte-t-on, c’est un vide sidéral. La couverture sanitaire relève de l’utopie. «De quelle santé de proximité peut-on se prévaloir, quand il faut s’astreindre à un trajet de 20 km pour trouver un infirmier ou un toubib ?», s’interroge, sur une pointe d’amertume, un citoyen du village Mouka, l’un des plus excentré d’Ighil Ali. D’autres villages, à l’image de Tiniri, El Kelaâ, Ath Seradj, ou encore Ilouguène, subissent le même coup du sort. «Nous avons toujours vécu en marge du développement, et ce n’est certainement pas demain que les choses vont changer», lâche, désappointé, un villageois d’Ilouguene. La polyclinique d’Ighil Ali, sise au chef lieu communal, est aussi l’objet de récriminations et de mécontentements. Son fonctionnement, signale-t-on, est grevé par une multitude de carences, qui influent négativement sur la qualité de ses prestations. «L’ouverture du point d’urgence au niveau de cette structure a apporté un soulagement certain pour la population. Néanmoins, les agents paramédicaux sont en nombre insuffisant. Parfois, ce sont certains médicaments qui sont en rupture. Les évacuations des malades posent aussi problème, dans la mesure où la polyclinique ne dispose pas encore d’une ambulance», relate un habitant du village Azrou, sur les hauteurs de la ville. D’aucuns ont émis le vœu de voir la maternité, fermée depuis des lustres, rouvrir ses portes. «Les parturientes sont obligées d’aller accoucher à Akbou. Leur évacuation est périlleuse, surtout pour les résidents des villages reculés», argue-t-on. Sur ce sujet, l’on apprendra auprès d’un responsable local que les autorités en charge de la santé auraient opposé un niet catégorique à cette revendication. Motif invoqué : insuffisance des natalités.
N Maouche.