Le village historique El Kalaâ, situé à 25 km du chef-lieu communal d'Ighil Ali, se trouve toujours confronté aux mêmes problèmes, et ce depuis des décennies.
Le cadre de vie de ses quelque 250 habitants est peu enviable, car des carences en tous genres « meublent » leur quotidien. Ce village, qui fut la capitale du royaume des Ath Abbas de 1510 à 1871, est assujetti à un isolement qui ne dit pas son nom. Le chemin qui y mène se trouve dans un état lamentable avec des chutes récurrentes de grosses pierres qui obstruent le passage. En plus de cela, aucune ligne de transport desservant ce village, perché à près de 1 200 mètres sur un immense rocher, n’est disponible. Les habitants non véhiculés endurent le calvaire du manque de transport. Ils doivent, par conséquent, compter sur la générosité des automobilistes pour se déplacer hors de leur village, pour leurs différents besoins. Dans ce patelin, il n’y existe que deux commerces de l’alimentation générale qui arrivent, cahin-caha, à satisfaire les habitants en victuailles et autres produits nécessaires. En sus de toutes ces insuffisances, certains équipements publics importants dans la vie de tous les jours demeurent clos à leur face. Il s’agit, notamment, de l’unité de soins et de l’antenne administrative. Situées toutes les deux au centre du village, ces deux structures, délabrées et non entretenues, demeurent fermées et inopérantes. Les habitants déplorent cette situation et le sort réservé à ces équipements, d’autant que pour les premiers soins, par exemple (injection, pansement, consultations médicales, soins urgents…), les villageois se voient contraints de se déplacer jusqu’à la polyclinique sise au chef-lieu d’Ighil Ali, en parcourant un trajet de 50 km en aller/retour. Cela sans évoquer la location éventuellement d’un taxi clandestin, pour la somme de 2 000 DA minimum. «Nous insistons auprès des autorités locales et de wilaya pour la mise en service de l’unité de soins pour le bien des villageois », dit un habitant. C’est le même topo pour l’antenne administrative du village, fermée depuis belle lurette, au grand dam des habitants. Pour se faire délivrer un simple extrait d’acte de naissance ou une attestation de résidence, les villageois sont obligés d’aller jusqu’au siège de l’APC d’Ighil Ali, cela sans évoquer des dépenses liées au trajet et autres. «Les habitants du village historique d’El Kelâa ne demandent pas la lune, mais juste leurs droits pour un cadre de vie meilleur. Il y a des manques dans tous les volets: aménagement urbain, transport, santé, jeunesse et loisirs…», relève un autre habitant.
Syphax Y.

