La ville d’Akbou croule sous la saleté depuis plusieurs jours. Cette situation dure depuis la fermeture, la semaine dernière, de la décharge de Biziou dans la commune d’Amalou par des associations et certains citoyens de la localité.
Les protestataires se disent incommodés par les odeurs et fumées écœurantes qui émanent de la décharge, implantée à seulement quelques centaines de mètres des habitations. D’où l’entassement des ordures dans les rues d’Akbou et dans d’autres communes environnantes même. Devant cette situation, des citoyens d’Akbou commencent à prendre conscience que leur santé est sérieusement menacée. Sur les réseaux sociaux, ils appellent à manifester devant les locaux de la mairie début août prochain pour «demander aux élus locaux de prendre leurs responsabilités ou de démissionner». En septembre 2014 déjà faut-il le rappeler, les pouvoirs publics ont tenté de trouver une solution à ce problème, en convoquant plusieurs réunions d’urgence. Et l’ancien wali, Hamou, s’est même solennellement engagé à «fermer définitivement la décharge de Biziou». De leur coté, les élus d’Akbou avaient réitéré leurs engagements pris en 2012 à propos de cette décharge, et de financer sur les fonds de la commune la réalisation d’un CET en collaboration avec les services de la direction de l’Environnement de la wilaya. C’est ainsi qu’un dénouement de la crise avait semblé se profiler à l’horizon. Mais la suite sera toute autre et le problème restera en entier. C’est ainsi que le directeur de l’Environnement a été chargé, en collaboration avec les élus d’Akbou et d’Amalou de prospecter dans le territoire des deux communes, Amalou et Akbou, à l’effet de trouver un terrain qui pourrait servir d’assiette à la réalisation d’un centre d’enfouissement technique. Par le passé, rappelons-le également, il a été question, en remplacement de la décharge, de réaliser un centre d’enfouissement technique à Gueldamen, lieudit qui se trouve à une dizaine de km de Biziou. Mais à cause de l’opposition du propriétaire du lieu, le projet est tombé à l’eau. Du coup, la situation est devenue de plus en plus préoccupante pour les habitants de Biziou. À l’époque, la commune d’Akbou et les autres communes de moindre importance, comme Chellata et Ighram, qui y déversaient leurs déchets avaient, en attendant la solution définitive, promis de contribuer à la prise en charge d’une clôture pour la décharge de Biziou, d’un gardiennage permanent, un éclairage public, un bulldozer pour entasser ou déplacer les déchets et un camion à eau pour éteindre les feux qui dégagent des fumées incommodantes. Or, des années plus tard, ces promesses sont toutes restées lettre morte. Il est à signaler, par ailleurs, que les ménages de la ville d’Akbou, à eux seuls, génèrent plus de 50 tonnes de déchets ménagers par jour. Des quantités qui s’entassent ces derniers jours sur les trottoirs et les rues de la ville, laissant s’échapper des lixiviats, un liquide hautement toxique !
F. A. B.

