Passée l’euphorie de la mise en service du gaz naturel dans les foyers, les villageois semblent se réveiller et dénoncent les dégâts non réparés, faits par les entreprises réalisatrices. La remise en état des routes endommagées revient fréquemment dans les discussions des villageois, particulièrement les propriétaires de véhicules. «Durant toute la durée des chantiers, les ouvriers défonçaient sans se soucier de préserver le goudron ou le béton, autant que possible. Pour enterrer un tube d’une quinzaine de centimètres de diamètre, ils creusaient des tranchées de plus de quatre vingt centimètres de largeur. Maintenant, nous en subissons les conséquences», se plaignent les villageois. Les stigmates de l’excavatrice (poclain) sur l’asphalte de la route nationale, comme ceux des pioches sur les ruelles des villages sont toujours visibles, et surtout difficiles à franchir. Les chauffeurs de taxi réfléchissent à deux fois avant de se rendre dans certains villages, dont les accès sont dans un état lamentable. Pour accéder à Aourir, Tasga Melloul ou Ighil Boghni, les automobilistes doivent s’astreindre à un exercice de gymnastique, pour éviter de tomber dans les trous mal rebouchés. Cette route qui était en très bon état avant l’arrivée du gaz naturel, est devenue la hantise des propriétaires de voitures particulières, qui la fréquentent quotidiennement. «Si on arrive, tant bien que mal à passer ces creux, au bas de la colline, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit d’enjamber les fossés qui barrent le chemin au milieu des pentes. Nous sommes contraints d’effectuer des démarrages en côte tous les vingt mètres», déplorent les transporteurs de voyageurs qui remplacent souvent les amortisseurs et les rotules de leurs fourgons. «La terre ayant servi à remblayer les trous s’est tassée dès la première pluie qui a suivi la fin des travaux. Le passage fréquent des engins a, par la suite, compliqué les choses», affirment les riverains qui ne sont pas épargnés par les poussières soulevées à chaque passage de véhicule. Tenues, pourtant, de remettre en état ce qu’elles ont défoncé, les entreprises sont parties sans crier gare, une fois les raccordements des derniers foyers au gaz naturel effectués. Les rebouchages sommaires effectués en été se sont vite avérés inefficaces, dès l’arrivée de l’hiver. Ceux qui doivent leur rappeler les termes du cahier des charges ne semblent pas pressés de remettre les pendules à l’heure. La population attend, depuis maintenant plusieurs années, de voir les routes praticables à nouveau. «Ce gaz qu’on a tant attendu avant de le voir jaillir dans nos foyers n’est pas arrivé, finalement, sans générer de conséquences. Nos ruelles que nous avons bétonnées avec nos propres moyens sont défoncées et nos routes tardent à redevenir ce qu’elles étaient avant», déplorent les villageois.
A. O. T.
