Aokas au rythme de la saison estivale

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Malgré l’absence du flux habituel de touristes en pareille période, la station balnéaire d’Aokas commence à retrouver ses couleurs estivales, notamment la nuit.

C’est à partir de 19 heures que les baigneurs commencent à quitter les plages pour rejoindre leurs domiciles. À leur sortie, en traversant la route nationale, la majorité prend la direction des cités dites des 215 logements et des 80 logements, là où abondent les logements mis en location à chaque saison estivale. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a que les touristes qui se baignent. Car parmi eux, on reconnait beaucoup de familles de la région qui profitent de la saison au même titre que les vacanciers. Moins de deux heures plus tard, l’obscurité s’installe et les vacanciers quittent la chaleur des appartements pour profiter de la fraîcheur de l’air marin. Il est vrai que beaucoup de familles optent pour des promenades au niveau des artères se trouvant du côté maritime de la ville, mais il y a aussi la catégorie des jeunes qui préfèrent se ruer vers les dancings de fortune ouverts en été, lesquels sont au nombre de cinq dans la localité d’Aokas. Comme pour rappeler aux touristes leur disponibilité à égayer leurs soirées, les gérants de ces «night clubs» appuient sur le starter à partir de 20 heures. Ainsi donc, les jeunes vacanciers ne peuvent résister à la musique lâchée à coups de décibels par les baffles de ces discothèques. Le rai l’emporte comme d’habitude dans ce genre d’établissements. Mais ce n’est qu’aux alentours de 22 heures que les premiers clients font leur apparition. Le préposé à l’entrée encaisse les droits d’accès. Le montant varie selon le nombre de personnes composant la famille. «500 dinars pour une petite famille et 1 000 dinars pour une famille nombreuse», expliquera Ali, gérant de l’une des discothèques. Il dira aussi qu’il propose une autre option pour ceux qui ne veulent pas payer le ticket d’accès, à savoir celle de consommer une boisson ou une coupe de glace. Une cannette de coca ou une coupe de glace, c’est le même prix. Tout est proposé à 150 dinars l’unité. Notre interlocuteur entrera dans un discours de gestion en jurant sur tous les saints qu’il dépense 65 000 dinars, chaque soir, rien que pour honorer les cachets des deux chanteurs quotidien et du DJ. Il engage chaque soir deux chanteurs et un DJ alors qu’il ne fait payer que la modique somme de 500 dinars par personne. Pour avoir une idée sur ce qui se passe dans ce genre de discothèques, nous avons fait irruption dans un autre dancing se trouvant en face du premier. Là Samir qui était le préposé à l’entrée, dira que par rapport aux années précédentes, «la clientèle a baissé de moitié». Pour ce dernier, cette année, il y a eu moins de touristes mais il espère, comme d’ailleurs tous les autres, que la région fera le plein à partir du 1er août. En entrant à l’intérieur, nous avons remarqué une séparation entre les tables réservées aux familles et les chaises des célibataires. Notre interlocuteur dira que cela est fait pour éviter que les familles ne soient dérangées par les célibataires. Il y avait beaucoup de chaises vides, confirmant les propos de Samir. Quatre des cinq discothèques se trouvent aux alentours de la cité des 80 logements et du stade, alors que la cinquième a été ouverte au niveau de la plage, à plusieurs centaines de mètres plus loin. Alors lorsque ces quatre discothèques commencent à émettre de la musique à hauts décibels, personne ne peut dormir. «Je ne peux même pas suivre les informations à la télé. Quant à dormir avant minuit, il n’est plus question en période estivale. Mais nous sommes habitués maintenant», dira Kamal, un habitant de la cité des 80 logements. Fort heureusement, à minuit, comme s’il s’agissait d’un seul établissement, tout est éteint. Plus de musique pour déranger les habitants des alentours. Les familles commencent à quitter les lieux quelques instants avant minuit et à minuit tapante, plus personne ne se trouve à l’intérieur des discothèques. Le plus étrange, par contre, c’est la présence de bébés dans des poussettes que trimbalent avec elles les mères de famille. Ces chérubins ne sont-ils pas dérangés par la musique et le bruit nocturne ? Une question qui reste posée et aux parents de donner la réponse.

A. Gana

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