«La préparation d’intersaison a déjà débuté pour plusieurs équipes, mais ce n’est pas le cas pour le MBB», dira amèrement son président, Nordine Hamadi, qui parle à travers cet entretien de la situation prévalant au sein du club.
La Dépêche de Kabylie : Deux mois sont passés après l’accession, où en est-on?
Nordine Hamadi: C’est toujours le stand-by et l’incompréhension totale. Sincèrement, je n’arrive pas à expliquer la situation. L’accession historique du club est devenue un non événement. Si le club avait été relégué en division inférieure, on aurait tout fait pour spéculer. Une chose est, cependant, sûre, l’accession du club a servi de leçon à ses détracteurs. De notre côté, on aurait souhaité un geste de la part des autorités. Il ne faut pas oublier que le MBB a terminé champion dans trois catégories (seniors, juniors et cadets), mais aussi incroyable que cela puisse paraître, nous n’avons vu venir aucun geste d’encouragement à l’égard des jeunes. Et je trouve cela navrant. Ce n’est pas comme ça qu’on encourage la promotion et le développement du sport dans la wilaya.
Pouvez-vous revenir sur cette accession historique ?
Avec tous les problèmes qu’on a vécus, notamment ceux relatif aux moyens financiers, je dirai que c’est par la grâce de Dieu que l’équipe a accédé en division inter-régions. Je tiens toutefois à rendre hommage au staff dirigeant, qui s’est engagé corps et âme pour éviter la déstabilisation du club, sans oublier bien sûr les joueurs qui ont réalisé une saison exceptionnelle. On comptait une équipe homogène, dont la moyenne d’âge était de 24 ans. Des jeunes joueurs, dont la majorité est issue du cru et qui y a cru de bout en bout, en dépit du manque de moyens.
Comment avez-vous justement réussi à maintenir la même dynamique et hargne des joueurs en dépit des problèmes évoqués ?
Dès le début, on a joué la carte de la franchise et de la transparence. Nous avons réglé la première tranche des indemnités de l’ensemble des joueurs avant l’entame de la saison, mais au fur et à mesure, l’argent se raréfiait et n’entrait pas dans les caisses de l’équipe. Ce fut un sérieux problème. Il fallait trouver des solutions salutaires pour éviter la déstabilisation du groupe, et c’est le staff dirigeant qui a hérité de cette lourde tâche. Celui-ci s’est attelé à chercher à droite et à gauche de l’argent pour les différents déplacements, la restauration, les primes de matchs, etc. On s’était mis d’accord avec les joueurs concernant les primes de matchs remportés, que ce soit à domicile ou en déplacement. Les joueurs recevaient directement leurs primes après les matchs.
Les joueurs n’ont pas touché la totalité de leurs indemnités. Cela a-t-il semé le doute au sein du groupe ?
Malheureusement oui. Après une telle prouesse, on aurait bien aimé faire un geste envers les joueurs, malheureusement, la caisse de l’équipe était vide. Même le BP octroyé par l’APC de Bouira n’est arrivé que tardivement. Nous avons obtenu la somme de sept millions de dinars que nous avons répartie sur le staff dirigeant, y compris celui des petites catégories, les fournisseurs et les joueurs. Que peut-on faire avec sept millions de dinars ? Cela dit, l’APC de Bouira, à sa tête M. le maire qui a toujours été aux côtés du club, est à remercier. Il nous faut, toutefois, pratiquement la même somme pour assainir les dettes du club.
C’est bientôt le début de la préparation, qu’en est-il ?
Pour le moment, je suis en train de préparer la paperasse pour la tenue de l’AG ordinaire. Rien n’est encore clair à ce sujet. Comment réfléchir à la saison prochaine, alors que la caisse de l’équipe est quasiment vide ? Recruter oui, mais avec quoi ? Il faut noter que la somme exigée pour le dépôt du dossier d’engagement pour la saison 2017/2018, dont la date butoir est fixée au 15 août, est de l’ordre d’un million de dinars. On ne dispose pas de cette somme. Le plus découragent, c’est que même l’aide octroyée par l’APC de Bouira, dans le cadre du BS, est dérisoire. Il est urgent que les autorités réagissent pour aider le club à assainir les dettes et entamer sa préparation dans la sérénité totale. Il faut faire bouger les opérateurs économiques pour venir sponsoriser le club. Comme je l’ai dit à maintes reprises : qu’on ne nous donne pas de l’argent, mais qu’on s’engage avec le club pour prendre en charge l’acquisition du matériel et équipement, ainsi que la prise en charge des déplacements et restauration des différentes catégories. Le MBB n’est pas la priorité de Hamadi Nordine ou autre, c’est l’équipe de toute la population de Bouira. C’est le doyen des clubs de la wilaya créé en 1947 par de valeureuses personnes. Il faut s’entraider pour le conduire au palier supérieur, car je considère que la wilaya de Bouira, qui est dotée de multiplies infrastructures sportives et d’excellents joueurs qui font, aujourd’hui, le bonheur d’autres équipes, mérite mieux.
Il semblerait que plusieurs joueurs ont quitté le club. Confirmez-vous cette information ?
A ma connaissance non. Hormis Azzouni et Ziani, qui ont été libérés, les autres sont avec nous. Nous avons discuté entre nous, notamment, avec le président de la section football pour favoriser la stabilité de groupe. Partant de ce principe, on ne change pas une équipe qui gagne. Par ailleurs, plusieurs joueurs se sont rapprochés du club, à l’instar de l’ex-portier et du défenseur latéral de la JS Akbou. Pour le moment, nous n’avons encore rien tranché. Notre politique consiste à donner plus de chance aux joueurs formés au sein du club. Dans quelques jours, tout sera plus clair. La reprise aura lieu normalement à partir 10 août.
Qu’en est-il de l’entraîneur ?
Pour le moment, c’est le même staff qui est maintenu, avec Fettache – Zaïdi à la barre technique et Hamdani, comme préparateur physique. Il se pourrait qu’on renforce la barre technique avec un autre entraîneur au moment opportun.
Entretien réalisé par M’hena A.

