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Un mal profond qui menace nos jeunes

S’il est un fléau qui ne cesse de s’accroître un peu partout à travers le pays, d’une manière “doucereuse” mais ô combien dangereuse et néfaste, c’est bien l’usage des psychotropes et autres substances toxiques appelées communément drogues.Combien sont-ils ces jeunes qui sont pris dans l’engrenage de ce vice et qui finira, un jour ou l’autre, par en faire des “accrocs”, autrement dit des esclaves soumis à la pire des sujétions allant jusqu’à commettre l’irréversible pour satisfaire ce “besoin” inconscient de mourir à petit feu ?Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, un adolescent tue son compagnon en lui plantant le couteau dans la gorge uniquement parce que la victime aurait utilisé, pour ses besoins personnels, l’argent (quelque mille dinars) que le meurtrier lui aurait remis pour l’achat de la drogue. Cette anecdote macabre, comme d’autres l’ayant précédée, fera peut-être réfléchir les jeunes quant aux conséquences et la dépendance à ces substances prohibées, car dangereuses qui en découlent. Ceci, en plus de l’accoutumance à ces poisons qui finiront par user l’individu, physiquement, matériellement et mentalement, jusqu’à lui faire perdre sa personnalité et sa dignité.D’abord et comme pour la cigarette, l’adolescent, après avoir “essayé” un “joint”, prendra goût. Puis, un autre et un autre. Il “fuira”, le temps d’en griller une, la société et ira s’isoler, le temps encore de quelques bouffées, quelque part, en compagnie de quelques “complices”. Enfin, la dépendance commence. Cent dinars le bâtonnet, l’envie et le besoin iront crescendo, et l’adolescent en manque de chira et d’argent finira par “fouiller” dans les poches du père pour d’autres “cent dinars”. Il ira jusqu’à vider la maison en vendant fer à repasser, appareil photo, vêtements, souliers… En panne de joints, il se rabattra sur les produits pharmaceutiques : les neuroleptiques, hypnotiques et anxiolytiques. Ce n’est pas du tout cher et facile de s’en procurer. Conséquence néfaste : sans s’en apercevoir, l’enfant est rongé, doucement et lentement, par leur consommation abusive. Tout y passe : Tranxène, Artane, Gardena… les comprimés se vendent comme des petits pains. L’approvisionnement, via les revendeurs ne demande aucune espèce de formalité. Il faut dire qu’à 50 DA l’unité, le “commerce” ne peut être que florissant et… au diable le devenir de l’enfant qui, en les consommant, est “assuré” de “l’euphorie” éphémère que ces produits lui procurent ! Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que le mal peut aller des troubles physiques (accélération des palpitations cardiaques, rétrécissement de l’acuité visuelle, cancer d’estomac, leucémie, paralysie générale…) aux troubles psychiques (excès de nervosité, anxiété, pessimisme, idée de suicide…). Une chose sûre : Haschich ou Tranxène, Opium ou Artane, Cannabis ou Morphine, Cocaïne ou Chira, le mal est là, guettant tout adolescent qui manifeste, dès son jeune âge, une faible personnalité et une inconscience à la limite de la folie. Là, il s’agit véritablement d’un mal profond qui ronge nos jeunes.

B. Mechoub

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