Une opportunité pour exposer les… soucis aussi

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Le coup d’envoi de la 3e édition de la fête de la robe des Ouadhias a été donné, hier, par le P/APW de Tizi-Ouzou, le chef de daïra et le maire intérimaire des Ouadhias, en présence d’une foule nombreuse. L’école primaire des trois frères Tifrani, sise au chef-lieu, a été prise d’assaut par un public nombreux, venu découvrir les nouveaux modèles présentés à l’occasion de cette édition. Une trentaine d’exposantes étaient au rendez-vous et toutes les salles de l’école étaient occupées par différentes expositions d’exquises robes kabyles. Il y avait aussi des expositions de bijoux, de gâteaux traditionnels, de la philatélie… Même le centre de formation professionnelle de la commune était présent, avec une exposition relative aux formations qu’il assure. Les invités ont eu d’abord à visiter les différentes expositions et à échanger avec les couturières sur leurs conditions de travail et les moyens mis à leur disposition. Certaines d’entre elles n’ont pas omis de tirer la sonnette d’alarme et d’interpeller les responsables sur l’absence de moyens de formation et d’espaces de vente pour assurer le développement de la filière, qui permet à des dizaines de familles de tirer leur subsistance. «Nous travaillons avec des moyens dérisoires et sans aucune aide de la part des services concernés. Il nous faut au moins un espace de vente ou une maison de l’artisanat pour écouler nos produits. La matière est trop chère, ce qui augmente le prix de vente de la robe. La chambre des métiers et de l’artisanat peut nous aider, en mettant à notre disposition au moins du petit matériel et en intervenant pour rendre la matière première abordable, ce qui boostera la filière et permettra la pérennisation de ce métier et de la robe kabyle qui fait partie de notre patrimoine culturel et identitaire», appellera une des couturières. Pour sa part, le maire intérimaire déclarera : «Notre premier objectif est de mettre un espace de vente à la disposition des couturières, car nous savons qu’un produit qui ne se vend pas est voué à la disparition. Nous demandons aux autorités compétentes de nous inscrire une maison de l’artisanat, pour venir en aide à l’ensemble des artisans et notamment les couturières. C’est une manière d’œuvrer à la promotion et à la préservation de tous les arts et des métiers traditionnels. Un grand merci aux organisateurs et à tous ceux qui sans eux cette fête n’aurait pas eu lieu». Rappelons que cette 3e édition s’étalera jusqu’au 31 du mois courant avec en plus des expositions-vente, des conférences et un défilé de mode pour le dernier jour. À signaler également que le prix de la robe des Ouadhias (Tijihlit Iwadhiyen) oscille entre 4 000 et 45 000 DA, ce qui n’est pas à la portée de toutes les femmes.

Hocine T

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