Deux semaines après le désastre qu’a connu la région d’Aït Yahia Moussa, le maire, M. Saïd Bougheda, fait le point sur la situation qui prévaut, actuellement, au niveau de la localité.
La Dépêche de Kabylie : Comment se présente la situation à Aït Yahia Moussa deux semaines après la catastrophe ?
Saïd Bougheda: Avant de répondre à votre question, permettez-moi de m’incliner à la mémoire de la victime des incendies, feu Keraoune Rabah, et de présenter une nouvelle fois mes condoléances à sa famille. Notre population a vécu un calvaire pendant deux jours consécutifs. Le moral de la population était au plus bas mais depuis la visite du ministre de l’Intérieur, qui a pris des engagements sur place d’indemniser l’ensemble des victimes et de réparer tous les dégâts, je peux dire que notre population sinistrée est soulagée.
L’eau et l’électricité ont-elles été rétablies à temps?
Absolument, et ce depuis le troisième jour suivant la catastrophe. Je tiens, d’ailleurs, à remercier les ouvriers de la SDC, de l’hydraulique et de l’ADE qui ont travaillé d’arrache-pied pour arriver en un temps record à rétablir ces deux commodités. Je rappelle que plus de 2 kilomètres de files électriques, les files de branchement des foyers et les transformateurs, ont été tous endommagés. Le réseau de distribution de l’AEP et les conduites de refoulement ont été également détruits par les flammes. La mission était ardue, mais les agents des dites entreprises ont accompli leur mission avec brio et célérité.
En parlant des dégâts, avez-vous un bilan définitif ?
Le bilan n’est pas tout a fait définitif, puisqu’il y a des familles qui habitent hors wilaya et hors du pays. Donc, on les attend pour arrêter le bilan. Pour l’heure, nous avons hélas enregistré la mort d’un homme d’une soixantaine d’années. Nous avons également recensé la perte de 80 têtes de bétail (moutons et chèvres) en plus d’autres petits animaux d’élevage. Nous avons perdu dans ce sinistre entre 20 000 et 30 000 oliviers et des milliers d’autres arbres fruitiers. Il y a aussi 83 habitations détruites totalement ou partiellement.
Y a-t-il des familles qui se sont retrouvées sans foyers ?
La plupart d’entre elles sont relogées chez des voisins ou des membres de leurs familles. Il y a par conséquent d’autres familles que nous avons installés provisoirement dans les écoles primaires. À ce titre, j’appelle le premier magistrat de la wilaya à nous attribuer un quota de logements sociaux en construction au chef-lieu de daïra de Draâ El-Mizan pour reloger toute ces familles et libérer les écoles, afin d’assurer une rentrée scolaire sans heurts. Je signale que certaines familles qui n’ont plus ou aller ont essayé d’occuper les locaux de l’APC. Il est, donc, urgent de reloger l’ensemble des victimes pour garantir la paix et la stabilité dans la commune.
À présent, que faut-il faire pour revenir à la normale ?
La première mesure urgente à prendre est à notre sens le relogement des familles sinistrées, et j’espère que cela interviendra avant la rentrée scolaire ou à défaut avant l’hiver. Il faut aussi passer le plus rapidement aux indemnisations des victimes pour leur permettre de retrouver une vie décente. Il faut savoir que notre commune est rurale et que ses habitants sont pour la plupart des paysans qui élèvent quelques bêtes et qui comptent sur le rendement de leurs oliviers. Hélas, certains ont perdu leur bêtes, d’autres sont en train de les vendre pour subsister et ceux qui compte sur leurs oliveraies savent qu’ils ne récolteront rien dans les années à venir, alors il faut en urgence les indemniser et trouver d’autres alternatives pour leur permettre de gagner leur vie.
Un mot pour conclure…
Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à éteindre le feu en premier lieu et ensuite pour le soutien de notre population. Les APC et wilayas limitrophes, sont, également, à remercier pour leurs aides. L’ensemble des services de l’Etat, civil et militaire, les entreprises turque, COSIDER, Ouicher sont également à remercier pour leur précieux apport. Je tiens aussi à remercier notre population pour sa patience, son courage et sa solidarité légendaire.
Entretien réalisé par Hocine Taib