Nous apprenons auprès du maire de la commune de Mizrana, que le tronçon de la RN24 qui relie Tigzirt à Dellys via la commune de Mizrana sur une distance de 26 km sera bientôt réouverte à la circulation. Ladite information, d’ailleurs, nous a été annoncée par d’autres personnes proches des services de sécurité.Pour rappel, ce tronçon de route nationale est l’un des rares qui reste fermé à la circulation. La dernière fermeture remonte au 13 décembre dernier. Cette décision a été prise par les responsables chargés de la sécurité, suite à une descente terroriste qui a eu lieu quelques jours auparavant, où un groupe terroriste a intercepté un camion de transport de denrées alimentaires pour s’approvisionner. Cette “malheureuse” route a été fermée depuis l’avènement du terrorisme dans la région en 1994. Le tort est qu’elle traverse la terrible forêt de Mizrana, une jungle envahie par le GIA et par le GSPC, plus exactement la phalange d’El Ansar et ce, depuis 1998. Cette forêt transformée en bastion des groupes armés, constitue la bête noire des services de lutte anti-terroriste, de par la densité et le relief accidenté qu’elle présente. Mais de nos jours, les populations de ces régions voient les choses autrement. “Je ne comprend rien, toutes les autres routes sont réouvertes. Je me demande comment tout un Etat avec tous les moyens dont il dispose, ne peut pas sécuriser un tronçon de route nationale de quelques kilomètres”, nous dit Hamid, un citoyen de Mazer. Et un autre d’ajouter que “la RN 24 n’est pas plus dangereuse que la route de Takhoukht ou de Boumedfaâ, il suffit que les pouvoirs affichent leur volonté et les choses se normaliseront sur cet axe routier”. Pour rappel, la route est coupée au niveau du village Mazer, à 7 km à l’ouest de Tigzirt. Les premiers à se plaindre de cette fermeture sont les commerçants. Pour dénoncer et demander aux pouvoirs publics la résolution de ce problème, ces derniers ont adressé des pétitions et des requêtes aux autorités locales et de la wilaya de Tizi Ouzou. Le comble est que la non sécurisation de ce tronçon est constaté dans la partie de la wilaya de Tizi Ouzou, uniquement, comme nous l’avons constaté lors d’une traversée que nous avons effectuée avant sa fermeture. Une fois arrivés au lieudit “13eme”, les choses sont différentes. La partie qui présente le danger et qui est à l’abandon est celle qui va de la sortie du village Mazer jusqu’au “13eme”. Là, la route ne présente aucune sécurité et la forêt a considérablement envahi la chaussée. Malgré un revêtement de la route réalisé en 2000, cette dernière nécessite une réparation du glissement de terrain qui se trouve à mi-chemin. Mais aussi, la déforestation de ses abords et un déploiement des services de sécurité. Pour rappel, la dernière réouverture a été décidée par les citoyens lors des intempéries de neige de janvier 2005. Devant la situation où s’est retrouvée la région, des citoyens ont forcé les barricades pour évacuer des malades vers Dellys et s’approvisionner en vivres à partir de cette région. Les pouvoirs publics ont laissé faire mais moins d’une année plus tard, la route est refermée de nouveau. Selon nos sources, les pouvoirs publics ont affiché leur volonté de normaliser la circulation sur ce tronçon. Mais avant de la rouvrir, l’on veut effectuer des réparations et débloquer les moyens nécessaires. Cette décision, si elle vient à se concrétiser sera une vraie bouffée d’oxygène pour les commerçants et les habitants de toute la région de Tigzirt qui souffrent des affres d’un embargo qui ne dit pas son nom. Ajouté à cela, les autorités locales de Mizrana prévoient la réalisation d’un port d’échouage à Mazer. Ledit projet est retenu, il ne reste que le choix du site qui sera tranché ces jours-ci.
Mourad Hammami
