«Le manque de foncier freine les projets qu’on veut lancer»

Partager

La cheffe de la daïra d’Ath Yenni, Mme Hassina Adrar, parle dans cet entretien de la situation des trois communes de la daïra, à savoir Ath Yenni, Iboudrarène et Yatafène.

La Dépêche de Kabylie : Quelle était la situation dont vous avez héritée à votre installation, en novembre 2016 ?

Hassina Adrar : La situation ne diffère pas des autres daïras à l’échelle wilaya. Il n’y a pas vraiment de véritables particularités dans la daïra d’Ath Yanni, mais il faut souligner que nous essayons, chaque jour que Dieu fait, d’apporter un plus et d’améliorer la situation. De nos jours, ce n’est pas facile avec l’austérité que vit le pays. Le gros problème était l’arrêt des travaux du gaz naturel. Faute de paiement, les entreprises ont déserté les chantiers. La situation s’est aggravée avec l’hiver. Avec la collaboration du wali, nous avons pu calmer les esprits échauffés et en parallèle réussi à ramener à de meilleurs sentiments la majorité des entreprises pour reprendre les travaux. Ainsi, une nouvelle entreprise, (au niveau d’Iboudrarène), remplace la défaillante, dont la résiliation a été prononcée. Une autre société a également repris les travaux au niveau d’Ath Yenni. Actuellement, les choses vont bon train et le gaz sera dans tous les foyers très prochainement.

Qu’en est-il du manque d’eau potable ?

À Ath Yenni, ce n’est pas l’eau potable qui manque. Le problème réside dans la vétusté du réseau de distribution, causant de fréquentes fuites d’eau auxquelles il faut ajouter les nombreux piratages constatés dans les communes d’Iboudrarène et Yatafène. À Ath Yanni, avec la présence d’une antenne ADE, les gens s’acquittent, normalement, de leurs redevances. Il faut souligner que l’ADE est quelque peu dépassée, car sans moyens humains et matériels nécessaires, pour faire face à ces énormes problèmes. L’alimentation en eau est réglementée, mais une faveur est accordée au cours de la Fête du bijou.

En dehors du gaz et de l’eau potable, quels sont les projets annulés ou gelés à cause de l’austérité ?

Nous attendons le dégel du projet du poste avancé de la Protection civile en lieu et place de l’ex-garde communale à Ath Yenni, au-dessus du siège de l’APC. Un poste très attendu depuis des années, car indispensable pour la daïra. Au passage, nous remercions le premier responsable de l’APC qui nous apporte sa contribution pour le dégel de ce projet. Nous attendons le dégel d’un autre aussi. Il s’agit de celui de la salle omnisports, opération inscrite en 2016 pour une enveloppe de 20 milliards de centimes. Nous faisons face à l’indisponibilité de crédits. Pour les autres communes, nous n’avons aucun projet en vue. Attendons que les choses s’améliorent.

Il est certain que vous auriez aimé que d’autres projets soient inscrits à l’actif de la daïra, lesquels ?

Nous souhaitons ardemment un programme de logements sociaux. Mais comme nous faisons face à un manque criard du foncier, il nous est difficile de concrétiser ce vœu. Lors d’une réunion, en décembre dernier, avec le wali, l’ancien projet des 12 logements CNEP/APC à Iboudrarène a été cité pour que l’OPGI le prenne en charge. Le dossier est déjà ficelé pour la reprise des travaux. Mais pour le moment, nous ne voyons rien venir. À Yatafène, 26 logements sociaux sont en cours de réalisation, avec un taux d’avancement de 40%. À Ath Yenni, nous envisageons l’installation de la sous-direction des travaux publics dans les locaux commerciaux, édifiés dans le cadre programme du président de la République : trente huit, dont 6 n’ont pas été attribués.

Qu’en est-il du secteur de la santé ?

Le personnel fait défaut et celui existant est dépassé. Le secteur manque de moyens humains, matériels et de produits pharmaceutiques. Aussi, les citoyens se plaignent de l’indisponibilité du dentiste au-delà de 14h. Le cas est soulevé lors des réunions avec les comités des villages, appuyé par des requêtes.

Nous vous laissons le soin de conclure…

Nous voulons faire beaucoup de choses dans cette daïra qui ne dépasse pas les 16 000 habitants, o&ugrave,; faut-il le souligner, est enregistré un énorme exode. Le manque de ressources foncières freine les projets que nous souhaitons lancer. Pour la population, nous disons que les portes de la daïra sont ouvertes. Ensemble, et en toute sérénité, nous pourrons améliorer la situation, toujours dans le cadre réglementaire. Les doléances des populations seront satisfaites, dans la mesure du possible, progressivement en procédant par priorité.

Entretien réalisé par M A Tadjer

Partager