À l’instar de beaucoup de localités relevant de Bouira, la commune d’Ahnif, à l’Est du chef-lieu de wilaya, connaît une certaine léthargie et hibernation culturelles, caractérisée par le manque d’activités afférentes à ce volet, ô combien important pour l’épanouissent de la population et le maintien de ses repères culturels. Certes, le manque de moyens et de structures culturelles est derrière cet état de fait, mais toujours est-il qu’il existe mille et une façons de « contourner » l’absence de moyens et d’espaces culturels. En tout et pour tout, la commune d’Ahnif possède une seule maison de jeunes et une bibliothèque communale, sises toutes les deux au chef-lieu de commune, et une salle polyvalente au village Ighrem. Ces structures sont certes importantes pour la jeunesse de la localité, mais elles sont loin de répondre aux exigences de l’heure et d’insuffler un nouvel air « culturel » dans la région. Faut-il noter aussi que les associations culturelles, lesquelles manquent cruellement en moyens, sont également en proie à l’inactivité, surtout pendant la saison estivale, durant laquelle les activités culturelles et de loisirs sont nécessaires pour de meubler le vide et tirer les jeunes des fléaux sociaux qui les guettent. Néanmoins, nonobstant toutes ces difficultés et les carences constatées dans le secteur culturel de la localité, il y a toujours une association ou des jeunes animés d’une volonté à faire fondre l’acier, même s’ils ne disposent pas de moyens adéquats. C’est le cas de souligner cette « belle » initiative à mettre à l’actif des jeunes de l’association « Tagherma » (qui veut dire civilisation) du village Ighil Naït Ameur, situé à 5 km du chef-lieu. Ce groupe de jeunes a créé une petite bibliothèque au niveau d’un café se trouvant dans le village. D’ores et déjà les étagères sont remplies de livres (romans, poésie, histoire, science…), pour inciter les gens à lire tout en sirotant une tasse de café. Aussi, il convient de noter qu’un foyer de jeunes est en cours de réalisation dans ce village. Par ailleurs, au village Ighzer Oumeziab, c’est plutôt la troupe théâtrale locale du nom de « Ameziav » qui a organisé une pièce théâtrale en se produisant, récemment, au niveau de ce village. Une manière de « tirer » les villages enclavés et déshérités de leur « torpeur » culturelle.
Y Samir.
