Plus que lors du mois de Ramadhan dernier, la volaille est très demandée en période estivale, où elle est beaucoup consommée en repas de fêtes familiales.
Qu’ils marient leurs fils ou leurs filles, ou qu’ils procèdent à la circoncision du petit dernier, les pères de familles ne peuvent se passer de la fameuse chorba au poulet. Certains, trouvant la viande rouge trop chère, préparent leurs repas à base de viande blanche. Ce qui ne peut que se répercuter sur les prix au niveau des boucheries et des vendeurs de volaille sur pied.
C’est chez ces derniers que la plupart des acheteurs, exigeant de la chair fraîche, s’approvisionnent. Après avoir consenti une baisse ramenant les coûts à 240 dinars le kg, les éleveurs tentent de se rattraper ces derniers jours en affichant des prix de plus en plus élevés. Même à 280 dinars le kg, la demande ne baisse pas. Les acheteurs continuent d’affluer.
Cependant, selon un boucher, la rareté de l’aliment contribue beaucoup à cette situation. Les éleveurs dont les poulets sont arrivés à maturité profitent de la situation, et ne les cèdent qu’en fonction de la demande. Un climat de tension sur le marché de l’aliment du bétail et de la volaille semble s’installer pour longtemps, au profit de ceux qui détiennent des stocks.
«Je m’approvisionne en maïs, à partir de Béjaïa, où on n’honore pas entièrement notre demande. Je suis donc obligé, moi aussi, d’amortir mes frais», clame un fabricant d’aliment. Ce qui ne justifie nullement qu’il augmente ses prix puisqu’à la source, il n y a pas eu d’augmentations.
Les éleveurs ne savent plus comment faire face pour ne pas vendre à perte. Un autre producteur d’aliment de volaille nous confie qu’il n’arrive pas à trouver cette matière première (maïs) en quantité suffisante pour faire fonctionner son unité de fabrication.
«Je n’ai d’autres choix que d’augmenter les prix ou de fermer. J’arrive à dépanner les anciens clients avec de l’aliment de croissance qu’ils utilisent à la place de l’aliment d’engraissement». Le producteur ne tarit pas d’arguments pour justifier ses prix qu’il a augmentés de plus de cinquante pour cent.
Il faut également signaler que le marché des œufs, ainsi que celui du bétail, subit également cette crise du manque de maïs, qu’on impute à l’arrêt de l’importation. Pourtant, officiellement, on ne parle ni de crise ni d’arrêt de l’importation du maïs.
A. O. T.

