Baisse inquiétante du débit des sources

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Le manque d’eau commence à se faire ressentir au niveau des sources des villages d’Aïn El-Hammam, au vu de leurs faibles débits. Friands de l’eau de source, les habitants des hauteurs de la Kabylie ne peuvent s’en passer. Ceux qui ne peuvent se déplacer pour en puiser à la fontaine chargent un proche de le faire. A noter que chaque village possède une ou plusieurs fontaines depuis les temps immémoriaux. Ces derniers jours, force est de reconnaître que les points d’eau, dont tout le monde est fier, commencent à montrer leurs limites suite à la pression exercée sur eux. Le débit de la plupart d’entre eux est réduit à de minces filets, permettant difficilement de remplir quelques bouteilles. Les citoyens, demandeurs d’eau fraîche «au goût si particulier», disent-ils, se rabattent sur les fontaines des autres hameaux, risquant de les assécher. Ce qui pousse les villageois qui ont la chance d’en posséder encore d’en réglementer le puisage. Ce n’est donc pas par hasard que nous voyons apparaître des plaques du genre «interdit aux étrangers», «fontaine privée». «Nous prenons nos dispositions pour éviter les abus. Des étrangers viennent de loin se mêler à nos femmes sans aucune retenue. Ils remplissent leurs voitures sans se soucier des autres», nous confie un responsable. Thimedouine, un point d’eau appartenant au village de Taourirt Menguellet est très sollicité ces derniers jours. Cependant, cette pression ne va pas sans se répercuter sur le réservoir qui accuse un niveau de plus en plus bas, comme en témoigne le débit réduit au niveau des robinets de puisage. Il faut reconnaître que les habitants de certains villages ne se rappellent de leurs fontaines que dans ces situations. Durant toute l’année, ils les abandonnent aux ronces et aux glissements de terrain. Par ailleurs, nous devons signaler, encore une fois, ces quantités d’eau de source qui coulent dans la nature sans qu’on les utilise pour dépanner la population en été. Une fontaine aménagée à coup de millions est abandonnée, à sec, en plein centre de l’ex-Michelet, sans que personne n’en sache les raisons. A quelques mètres de l’APC, l’eau de l’ex «transat» coule dans les caniveaux après avoir rempli les fûts du chantier mitoyen. Quant au réservoir qui servait pour l’approvisionnement de l’hôpital du temps des sœurs blanches, il est tout simplement voué à la destruction, envahi par les herbes folles et les ronces. Avant l’arrivée de l’eau courante dans les foyers, les comités de villages se faisaient un point d’honneur et une obligation d’entretenir et même d’agrandir leurs fontaines, dont ils n’étaient pas peu fiers. Elles leur servaient pour tous leurs besoins domestiques (lavages, cuisine et autres). Cependant, les membres de la communauté devaient en user avec parcimonie suivant les règles préétablies au niveau des assemblées de villageois. Cette manne qui vient à chaque fois palier les coupures de l’eau du robinet ne doit pas s’assécher, ni être abandonnée. La région recèle une infinité de sources, dont certaines comme «Imigoul» en contrebas de l’hôpital, qui ne demandent qu’à être valorisées.

A. O. T.

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