Nuit d'apocalypse

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Les citoyens de la wilaya de Bouira ont vécu l’enfer dans la nuit de lundi à mardi.

Avec une canicule étouffante, qui a dépassé les 40° même à minuit, et une longue coupure du courant électrique et de l’eau potable, les citoyens de la majorité des communes de la wilaya ont été confrontés à un climat d’apocalypse, aggravé par des rafales de vents très forts et secs, en provenance du Sud du pays. Ce sont les feux de forêts, enregistrés dans les communes de Kadiria, Mâala et Taghzout, qui sont à l’origine de la hausse vertigineuse des températures durant cette même soirée. Les éléments de la Protection civile, ainsi que les gardes forestiers ont eu du mal à maîtriser ces incendies, particulièrement dans la commune de Maâla, où les éléments de l’Armée nationale sont intervenus pour apporter leur aide. À Mâala, une commune sise à une quarantaine de kilomètres au Nord de la wilaya, le feu s’est déclaré lundi dernier vers 19h, dans une forêt près du village de Bouguezine. L’incendie en question, attisé par la sécheresse et les rafales de vent, s’est rapidement propagé vers des habitations, dont certaines ont été touchées. Selon des témoignages des villageois, l’incendie a ravagé, en l’espace de quelques heures, pas moins de 170 oliviers et autres arbres fruitiers, et détruit un véhicule appartenant à un villageois. Aussi, un hangar privé ainsi qu’une dizaine de maisons ont été à moitié dévastées par les flammes et au moins une trentaine de personnes ont été blessées et évacuées vers l’hôpital de Lakhdaria, dont une femme brûlée au 3e degré qui a été evacuée vers l’hôpital de Douéra (Alger), selon la Protection civile. Selon l’officier chargé de la communication de la conservation des forêts, joint hier au téléphone, l’incendie a duré toute la nuit. Ce n’est, en effet, qu’hier vers 10h que les gardes forestiers, appuyés par des éléments de l’ANP, ont pu le maîtriser : «Nous nous ne pourrons pas déclarer la superficie exacte touchée par l’incendie, car il n’est pas maîtrisé à 100%. Nous sommes toujours sur le terrain. Les pertes sont déjà très importantes. Des champs agricoles et d’oliviers de plusieurs citoyens ont été touchés et des maisons ont été à moitié ravagées. Nous avons fait appel à des renforts de toutes nos unités, car la nature accidentée du massif a rendu notre mission très difficile. Nos éléments ont passé la nuit sur les lieux et ce n’est qu’au petit matin que nous avons pu encercler l’incendie», affirme notre interlocuteur, qui ajoute qu’une commission de la wilaya se déplacera prochainement sur les lieux pour évaluer les pertes. Toujours durant la même soirée, deux autres incendies ont été signalés sur le territoire de la commune de Kadiria, au Nord de la wilaya, plus précisément au niveau des forêts de Beni Mâaned et El-Guergour, où les gardes forestiers sont intervenus simultanément vers 21h. Les deux incendies ont été maîtrisés rapidement, selon le chargé de communication des gardes forestiers. Un autre départ de feu a été, aussi, signalé près du village de Tassala, relevant de la commune de Taghzout durant la même soirée : «Ces trois incendies ont été vite circonscrits et les pertes sont très minimes. C’est grâce à la vigilance de nos éléments et des citoyens de ces régions que nos interventions ont été très rapides et efficaces, malgré l’obscurité et l’absence de routes forestières» a-t-il affirmé. Par ailleurs, un autre feu s’est déclaré durant la même soirée au niveau du massif forestier d’Ighzer Oumenchar, sur les hauteurs de la commune d’Ahnif, à l’Est de la wilaya. Selon des sources locales, l’incendie en question a ravagé une grande superficie de ce massif fort boisé, estimé à plus de 15 hectares. C’est grâce à la mobilisation des citoyens que l’incendie a été éteint tard dans la soirée. À noter qu’une coupure du courant électrique a touché la quasi-totalité des communes de la wilaya pendant plus de deux heures, en raison d’une panne survenue sur un transformateur au niveau de la centrale électrique d’El-Esnam. L’électricité a été rétablie progressivement dans la soirée.

Oussama Khitouche.

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