Il y a douze ans, le 2 août 2005, disparaissait El-Hachemi Cherif. Ses amis de Béjaïa et des autres régions du pays s’apprêtent à lui rendre un hommage sobre. Pour ce faire, une exposition de photos, retraçant le parcours de ce militant des causes justes sera organisée durant toute la matinée du 9 août au niveau de la placette principale du village Toudja, lieu de naissance de feu El-Hachemi Cherif. Dans l’après-midi, nous confiera Rabah Rezki, ex-fédéral du MDS à Béjaïa, un rassemblement aura lieu sur la place Saïd Mekbel à Béjaïa-ville. Des amis du défunt auront par cette occasion l’opportunité de dépoussiérer le parcours de celui qui fut la voix des opprimés pendant toute sa vie. «Tout est fin prêt pour rendre hommage à El-Hachemi Cherif. Ça sera le 9 août à Toudja, dans son village natal, puis à Béjaïa. Nous prévoyons une expo-photos à Toudja, un rassemblement et une série de témoignages sur la vie et le parcours du défunt au niveau de la place Saïd Mekbel à Bejaia-ville», explique notre interlocuteur, précisant que cette initiative est «apolitique». «EL-Hachemi Chérif et son legs appartiennent au peuple», soutient-il. Né le 5 octobre 1935 à Toudja, dans la wilaya de Béjaïa, feu El-Hachemi Cherif, officier de l’ALN qui a refusé tous les privilèges de moudjahid, a laissé derrière lui des générations de militants toujours sincères, qui, aujourd’hui tiennent à transmettre aux générations futures «ses idées et sa légendaire résistance à l’intégrisme et au système rentier». Son combat pour un Etat démocratique, ses critiques sans équivoques contre le péril islamiste, et son parcours honorable de militant de gauche, ont fait d’El-Hachemi Cherif une légende promise à l’éternité. Le père fondateur du Mouvement démocratique et social (MDS), fut l’un des militants les plus entreprenants au sein de l’Organisation de la résistance populaire (ORP) aux côtés de Mohamed Harbi, Bachir Hadj Ali, Sadek Hadjerè et tant d’autres. Ces derniers ont par la suite créé le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), parti auto-dissout en 1992. Sa dissolution n’a pas laissé l’opposant du coup d’Etat militaire de 1965 indifférent, car Hachemi Cherif a créé en 1994 «Ettahadi» (le défi). Sa verve et son tempérament ont fait de lui un opposant persévérant fustigeant la politique néolibérale du gouvernement et condamnant fermement les massacres terroristes attribués à l’intégrisme islamo-baâthiste, qu’il a combattu farouchement durant son parcours. El Hachemi Cherif, le progressiste, le démocrate, le syndicaliste et notamment le communiste, a été toujours aux côtés des petites gens, des sans-voix, des laissés-pour-compte, des masses laborieuses, des couches ouvrières les plus démunies, les plus marginalisées. Il rêvait perpétuellement d’une société sans classes, d’une véritable justice sociale, d’une Algérie libre, républicaine et démocratique. Il a vécu digne et nous a quittés digne le 02 août 2005.
Dalil S.

