À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre l’hépatite, qui coïncide avec le 28 juillet de chaque année, le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed a organisé, mercredi passé, à l’amphithéâtre de l’établissement, une journée d’information et de sensibilisation sur cette affection. Une journée placée sous le slogan «Connaître le risque, prévenir et éliminer l’hépatite». A cet effet, de nombreuses contributions et conférences ont été assurées par des professeurs et spécialistes en la matière. La première conférence sur l’épidémiologie de l’hépatite dans le monde et en Algérie a été assurée par les Dr Tessa et Si Mohand et le Pr Toudeft. Vers le milieu de la matinée, une autre contribution sur la prévention des hépatites a été animée par les docteurs Dahliz et Aït Mohand et le Pr Toudeft du service de la prévention SEMEP. Le bilan des 6 premiers mois de l’année en cours au niveau du CHU a été donné par les docteurs Yahi, Azzam et Seklaoui du service de microbiologie et de parasitologie. Une discussion à propos de l’hépatite s’en est suivie. La manifestation clinique et para-clinique des hépatites a été ensuite abordée par le Dr Ben Ouali, le Dr Chekaoui et le Pr Afiri du service des maladies infectieuses. Lors de la conférence assurée par le Dr El Hadj. K, le Dr Chekaoui et le Pr Afiri, il a été abordé la prise en charge des hépatites aigües et chroniques et leurs nouveaux traitements.
L’hépatite en Algérie et dans le monde
L’Algérie, étant un pays considéré comme émergent et donc en transition épidémiologique, est confrontée à un problème lié à un niveau d’hygiène faible, d’où un terrain favorable à l’hépatite. En 2012, la wilaya de Tindouf a enregistré le taux d’incidence le plus élevé avec 114,22 cas pour 100 000 habitants. La wilaya de Bechar venait juste derrière avec un taux de 74,61 par 100 000 habitants. À signaler que les enfants âgés de moins de 10 ans sont les moins touchés par la maladie. En 2014, l’hépatite virale a baissé avec 2,10 cas par 100 000 habitants. Les wilayas les plus touchées étaient M’sila avec 11,60 cas/100 000 habitants et Tamanrasset avec 10,49/100 000 habitants. Les tranches d’âge les plus touchées sont les 40/49 ans et les plus de 60 ans. Dans le monde, et selon les données de l’organisation mondiale de la santé (OMS) datant d’avril 2017, 325 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC). L’hépatite virale s’est avérée 7e cause de mortalité dans le monde, étant responsable du décès de 1, 4 millions de personnes annuellement. En 2015, à titre d’exemple, elle a provoqué le décès de 1,34 millions de personnes à l’échelle mondiale. L’hépatite est également une cause de mortalité de plus en plus importante chez les personnes atteintes du VIH. A signaler qu’au Pacifique occidental, 115 millions (6,2 %) de la population vivent avec l’hépatite et en Afrique, ce sont 60 millions de personnes qui portent le virus VHB ou VHC, soit 6,1 % de la population. En Europe, le taux est de 1,6 % et en Amérique, il est de 0,7%. Les hépatites virales constituent un véritable problème de santé publique. La prévention, le dépistage et l’accès aux soins sont essentiels, pour éviter l’évolution vers une maladie chronique du foie, le cancer et le décès.
Hocine Taib

