Bien souvent, l’achat du lait est soumis à une chaîne durant parfois plus d’une heure, devant l’une des épiceries du village. Une fois le livreur du lait arrivé, l’épicier se met à son manège habituel et prend tout son temps pour cacher, au fond de son échoppe, plusieurs caisses avant de servir les présents avec celles qui restent devant sa porte. Cependant, dans la matinée de mercredi dernier, le commerçant tiendra à avertir les premiers clients qu’il ne sera remis à chacun d’eux que deux sachets de lait accompagnés d’un pack «Tassilo» (une boisson au lait et au jus de fruits destiné aux enfants), pour la somme de quatre-vingts dix dinars, soit 50 dinars pour les deux sachets de lait et 40 dinars pour le jus. «Voilà je dois payer donc ce sachet à quarante-cinq dinars. Nous revoilà au temps où on achetait au souk El Fellah un paquet de café avec une pioche ou des bottes en caoutchouc !», s’exclame un septuagénaires qui tiendra à faire remarquer qu’il n’a pas d’enfants en bas et âge et qu’il n’a que faire de cette boîte de jus. Mais le commerçant reste intransigeant : «C’est tout ou rien !», lance-t-il.
Essaïd Mouas.