Les ménages dans le milieu rural en Kabylie ont l’habitude de faire des préparations d’épices artisanales en vue de relever le goût de leurs plats, comme le fameux couscous, à l’instar du poivron rouge, qui entre dans la confection de la sauce de différents plats. Ce légume, une fois séché et moulu, devient un colorant naturel pour les sauces et autres plats cuisinés par nos mères. Des points de vente de ce légume, très prisé par les ménages au demeurant, ont fait leur apparition sur les accotements des RN 15 et 5, qui passent respectivement par les communes de Chorfa et M’Chedallah pour le premier axe cité, et les communes, entre autres, d’El-Adjiba, Ath Mansour et Ahnif pour le second cité. Des caisses de poivrons rouges sont superposées ainsi sur les bas-côtés des routes pour être commercialisées. D’un rouge vif, ce légume suscite d’ores et déjà l’intérêt des passants qui s’enquièrent des prix. Ceux-ci sont pour le moment estimés « chers » par les ménages, car ils sont affichés entre 55 et 60 DA/kg. «Je devrais attendre quelques jours encore, dans l’espoir de voir les prix descendre un peu. Le poivron rouge à 35 ou 40 DA/kg fera l’affaire, et ma femme s’en occupera», nous dit un transporteur de voyageurs. «Pour produire un kilogramme de poivron moulu, il faudra plusieurs kilos de poivron rouge séché», nous dit-on. L’achat de ce légume se fait actuellement de manière un peu timide dans cette région du Sahel, à cause des prix jugés élevés. La plupart des ménages va donc devoir attendre quelques jours, espérant voir diminuer les prix et acheter non pas des kilos, mais quelques quintaux pour produire une quantité suffisante de cet épice rouge, qui tiendra jusqu’à l’été prochain. Du pain sur la planche donc pour les femmes au foyer, qui seront indubitablement secondées dans leur tâche par leurs filles ou leurs brus. Et c’est pendant cette période de l’été, précisément entre le mois d’août et septembre que l’on constate des amas de miettes de poivron rouge étalées sur des bâches à l’air libre sur les terrasses ou dans les cours internes des maisons pour être séchées et remises une fois dures aux ateliers de mouture. Ces derniers commencent d’ores et déjà à préparer leurs machines à triturer les poivrons séchés, en vue de recevoir dans les prochains jours les premières quantités. Ce commerce saisonnier rapporte, dit-on, de bonnes sommes d’argent aux tenanciers de ces unités, étant donné que des quintaux, pour ne pas dire des tonnes de poivrons séchés sont moulus par leur soin moyennant des sommes d’argent assez conséquentes. Par ailleurs, l’on apprend qu’il existe des ménages qui fabriquent la poudre du poivron rouge en vue de la commercialiser. «Quand on sait qu’un kg de poivron moulu vaut entre 600 et 700 DA, il y a de quoi se frotter les mains», affirme un père de famille de la région du Sahel.
Y Samir.