L’euro en baisse

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Après avoir frôlé le seuil fatidique de 200 dinars pour un euro, la devise est stoppée net dans sa course par les disponibilités de fonds au marché noir, comme au niveau des banques, d’ailleurs. Il y a quelques jours seulement, un euro se négociait à 195 dinars au niveau de la place d’Aïn El-Hammam, avant d’entamer une décroissance régulière. Les cours baissent de jour en jour. Dimanche dernier, la devise européenne s’échangeait à 190 dinars, seulement. Les acheteurs, qui prévoient de voyager, très prudents, s’attendent à plus de clémence du marché, qu’on dit bien fourni à la faveur de l’arrivée de nombreux émigrés, venus passer leurs vacances au pays durant le mois d’août. Les cafés regorgent, en effet, de ces nouveaux venus qui ont plus besoin du dinar que de l’euro. Les « vendeurs » locaux, quant à eux, paniquent. Eux qui attendaient de vendre leur devise à «200 dinars», se hâtent de se débarrasser de leur stock, de peur d’une nouvelle dépréciation. Les observateurs, habitués du marché local pensent que «ce n’est pas fini. Le cours continuera de baisser encore». Quant aux explications, elles semblent logiques. L’euro obéit également à la loi de l’offre et de la demande. Les émigrés qui préfèrent les cambistes à la banque, pour des raisons évidentes, contribuent à «noyer» le marché. «Chaque matin, ils viennent se renseigner sur le cours du jour. Les premiers jours de leur arrivée au bled, ils échangent de petites sommes, juste suffisantes pour leurs besoins quotidiens, avec le secret espoir de voir la devise remonter. Voyant la situation évoluer en leur défaveur, ces derniers jours, ils se pressent d’en convertir le plus possible. «A 190, c’est beaucoup plus avantageux que la banque», dit l’un d’eux à un cambiste qui lui conseille «de changer vite». Il faut aussi noter que la pression exercée sur le marché par le manque de devises au niveau de la banque, il y a quelques mois a nettement diminué. Les retraités de France peuvent retirer leur argent sans restriction. Ce qui calme un peu leurs ardeurs.

A. O. T.

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