La commune d’Aghbalou, située à 60 km à l’est de Bouira, est connue pour sa vocation agropastorale, notamment dans la production de la figue fraîche et sèche. En effet, cette municipalité, perchée sur l’un des contreforts de la chaîne montagneuse du Djurdjura, compte un verger de figuiers non négligeable, aidée par l’excellente qualité du sol agricole et l’altitude qui permet de donner des figues de qualité. D’ailleurs, la figue de Takerboust, qu’elle soit fraîche ou sèche, possède une renommée indiscutable dans la région et toute la Kabylie, et c’est déjà un label avant l’heure. Et comme à chaque saison estivale, les figues mûrissent en donnant des fruits succulents, au grand plaisir du palais. Depuis quelques jours déjà les jardins familiaux et les vergers aménagés dans les différentes localités de cette commune sont investis par les habitants en vue de cueillir la figue fraîche. Les figueraies renouent ainsi avec l’ambiance des grands jours, où enfants comme adultes récoltent ce fruit en grandes quantités. Si les uns cueillent les figues pour la consommation familiale, d’autres, en revanche, les vendent sur les places des villages et aux abords de la RN 15 traversant la commune pour se permettre de bons revenus, sachant que les prix de ce fruit de saison oscillent entre 120 et 200 da/kg selon la qualité et le volume. Néanmoins, selon des sources locales, la production de la figue cette année n’est pas vraiment « au top », et la récolte est tout juste moyenne. «L’essentiel, c’est qu’il y ait des figues à déguster !», s’accordent à dire les habitants de la commune. Cette situation est due en grande partie à la sécheresse qui frappe depuis des années la région, où la pluviométrie enregistre des baisses sans cesse, et surtout une périodicité de plus en plus « courte ». A cela s’ajoute aussi l’épisode de canicule qui a caractérisé les mois de juillet et août. Il faut dire que les fortes chaleurs ont accéléré le processus de maturation des figues et autres fruits de saison. Selon certains paysans, certains fruits se sont vite asséchés et sont devenus presque inconsommables. Toutefois, cela n’a pas pour autant entamé le moral des petits paysans qui s’occupent avec amour et abnégation de leurs vergers de figuiers, légué en majorité par leurs aïeux qui en connaissaient, eux, le secret. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que plusieurs figueraies de cette région montagneuse reçoivent des « visites » notamment nocturnes de sangliers et autres animaux sauvages qui raffolent de ce fruit. En effet, des propriétaires de figuiers constatent chaque jour des dégâts sur ces arbres, provoqués par des hordes de sangliers qui, comme il est connu, mangent les fruits tout en détruisant les arbres, comme pour ne rien laisser aux autres.
Y Samir.
