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Les branchements illicites mis en cause

Au moins cinq villages du versant nord de la commune de Fréha endurent le récurrent problème d’alimentation en eau potable. Si les villageois crient leur soif qui s’accentue en été, les responsables de la commune et de l’ADE, eux, mettent en cause les branchements illicites.

«L’eau ne coule qu’une fois par semaine des robinets», selon des habitants de Tala Tgana, un village des plus peuplés de la commune. Pour ces villageois, «l’eau est rarement présente dans les canalisations, à tel enseigne que tous les ménages sont obligés de s’approvisionner souvent en citernes». Tala Tgana, qui fait partie de cet ensemble de villages formant le versant Nord de la commune de Fréha, n’est pas la seule bourgade à faire face à la rareté de l’eau potable dans les robinets. Aït Bouali, Timarzouga, Ajerrar, Tikhourvine et Azrou sont dans le même état et souffrent du manque de ce liquide vital, à en croire les habitants rencontrés au carrefour principal de Tala Tgana, lieu de convergence des cinq villages susmentionnés. Et pour manifester leur ras-le-bol face à cette situation qu’ils jugent «pénalisante, tant elle dure dans le temps», les villageois ont procédé à la fermeture et au blocage de la mairie la semaine écoulée. Reçue par les élus locaux, la délégation des protestataires a été informée que «des branchements illicites sont à l’origine de la déperdition de l’eau, pompée régulièrement vers tous les villages du versant Nord». Et pour apporter les preuves à leurs déclarations, l’exécutif communal a constitué une équipe mixte avec l’ADE pour les besoins d’inspection et de vérification de la conduite principale qui alimente les réservoirs d’eau des dits villages, a expliqué Madjid Iken, élu à l’APC de Fréha. Pour cet adjoint au maire, «les travaux de rénovation entrepris sur la conduite principale alimentant ces villages sont achevés». Mais notre interlocuteur regrette «les actes de piratage et branchements illicites que nous avons constatés le long de cette conduite». M. Iken a indiqué à ce propos que «les agents de l’ADE continuent leur travail, surtout qu’ils ont constaté plus d’une dizaine d’actes de piratage». «C’est ce phénomène qui empêche le remplissage des châteaux d’eau, et tant que ces réservoirs ne sont pas remplis, il est très difficile d’acheminer l’eau vers les points reculés, car la matière disponible ne suffit pas à créer la pression nécessaire à son injection jusqu’au bout de la chaîne», explique encore cet élu. Ce dernier déplore, par ailleurs, «l’incapacité financière des services de l’hydraulique de la wilaya à créer une jonction avec l’ancienne conduite de transfert de l’eau potable vers Azeffoun et Aghribs», qui traverse justement les territoires des villages indiqués. «Cette conduite n’est plus opérationnelle, le versant Nord de la wilaya étant désormais alimenté par une nouvelle conduite de transfert via le barrage de Taksebt. Nous avons sollicité les services concernés pour sa remise en service au profit des cinq villages de notre commune. Hélas, ils nous ont rétorqué que cela coûterait cher et leur situation financière ne le permet pas». Quoi qu’il en soit, ils sont quelque 20 000 habitants de la commune de Fréha à s’estimer mal servis en eau potable.

Djaffar Ouigra

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