Le campus d’Amizour qui devait ouvrir ses portes aux milliers d’étudiants des sciences exactes pour la première fois en 2016, a connu une situation inédite suite au refus des enseignants de rejoindre ce centre universitaire d’une architecture hors pairs, pour qu’il reste à ce jour fermé et non opérationnel. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, du fait qu’aucun responsable du secteur n’a pu faire quoi que ce soit pour débloquer la situation. Et c’est dans ce contexte d’impasse totale et de recherche d’une solution que le rectorat de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa vient de proposer une démarche toute nouvelle qui conduirait à la création d’une école nationale supérieure de technologie au niveau de ce campus. La nouvelle nous a été donnée par le recteur, le professeur Boualem Saidani. «Notre proposition est la nouveauté de cette année. Elle constitue en une idée portant la transformation du campus d’Amizour en une école nationale supérieure de technologie, que nous avons proposé au ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Je rassure que ce projet est en bonne voie de concrétisation», souligna le recteur, en indiquant que le dossier est sur la table du ministre. À vrai dire, c’est un mode d’emploi pour débloquer la situation d’impasse afin que ce joyau architectural, qui a coûté cher au Trésor public, ne soit pas, comme on ne cesse de le dire, un gâchis. Cependant, cette proposition qui fera du campus en question une école tout à fait autonome de l’université de Béjaïa, comme l’avait si bien souligné le recteur, constitue aussi une toute autre alternative à mettre fin aux spéculations qui font rage, puis à donner un nouveau souffle à cette structure pour son optimum exploitation. Notre interlocuteur ajoute et réconforte encore que du côté de la tutelle, l’on peut parler dores et déjà d’une suite favorable à sa proposition, il reste juste la validation et le feu vert du premier responsable du secteur de l’Enseignement supérieure pour que la proposition devienne une décision à concrétiser dans quelques mois. «Je reste optimiste en ce qui me concerne quant à l’aboutissement de ce dossier, car il s’agit d’abord d’une solution à la crise qui étrangle ce campus et en d’autres termes, son transfert en une école supérieure de technologie ne fera que renforcer davantage la recherche et donnera d’autres chances à nos jeunes étudiants», estime le doyen de l’université de Béjaïa. Cela dit, ce nouveau mode d’emploi proposé par le doyen est une forme de double thérapie à l’agonie, voire le coma dont sombre ce campus depuis la rentrée universitaire de 2016. Le transfert en école supérieure, que l’on peut qualifier aussi d’alternative ou du dernier recours, est une solution fortement possible, du fait des atouts que possède ce campus, notamment sa capacité d’accueil qui dépasse les 4 000 places pédagogiques et tous ces moyens d’accompagnement. L’on cite à titre d’exemple son amphithéâtre de 1 000 places, unique à l’échelle nationale, et aussi ses quatre auditoriums, sa grande bibliothèque sans oublier sa proximité avec la résidence U de 5 000 lits. Cela sans compter l’emplacement géographique paisible et calme de cette région paradisiaque de Chouyou située à quelques encablures de la ville d’Amizour, à 2 km de l’échangeur de la pénétrante autoroutière Est-ouest et à 15 km de la ville de Béjaïa. Et même si l’on ne s’attendra pas à une éventuelle rentrée universitaire prochaine au niveau de ce centre U, peu importe, dans la mesure où ce projet de création d’une école nationale supérieure s’avère juste et sûr au niveau de ce campus, cela ne donnera que stabilité et satisfaction à tout le monde. Les habitants de cette région en sont les à s’en réjouir, eux qui ne cessent de se poser des questions, non seulement sur l’affaire du blocage du campus, mais aussi sur d’autres projets retenus dans cette région, notamment le CAC, le CET, la mine de zinc,… qui n’ont pas connu de suite à ce jour. En somme, ce projet d’école nationale supérieure de technologie à Amizour rendra espoir et mettra fin aux histoires.
Nadir Touati