Le retour difficile des villageois

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Sidi Naâmane, à 4 km au Nord du chef-lieu de daïra de Draâ Ben Khedda, accuse toutes sortes de carences qui font que le quotidien des villageois, qui crient à la marginalisation, n’est pas de tout repos.

Un membre d’un comité de village de la localité ne mâche pas ses mots, mettant en cause «la passivité et l’immobilisme des autorités locales», il cite les préoccupations les plus urgentes que les habitants des quatre villages touchés par le terrorisme, à savoir Mélaïb, Boumhala, Cheriet et Tala Mokar, n’ont de cesse de réclamer. Pour notre interlocuteur, «à leur retour progressif dans leurs villages respectifs, après tant d’années d’exode, les villageois attendaient beaucoup des autorités». Et de poursuivre : «Il est inconcevable que la salle de soins de Boumhala, inaugurée officiellement en février 2016, ne soit pas mise en service sous prétexte d’infiltrations des eaux usées». «Pourquoi n’est-on pas passés aux réparations depuis une année ? C’est un faux argument !», peste-t-il, en signalant que «les citoyens trouvent des difficultés pour se rendre au dispensaire du chef-lieu de commune qui, lui-même, accuse un manque de personnel et de matériel flagrants». «Pour cet énorme retard, nous interpellons le chef de daïra pour mettre fin à cette négligence», dit-il. Aussi, il n’omettra pas de citer le cas du chemin communal Litama –Imekhlaf, sur une distance de onze kilomètres. L’état de celui-ci est impraticable et exigu, selon ce membre de comité de village : «La route est trop étroite car la largeur n’est pas réglementaire. Deux véhicules, aussi légers soient-ils, ne peuvent se croiser. Il est dans un piteux état depuis 2007 !», fulmine-t-il encore. Au volet AEP, les pénuries d’eau, à en croire le même interlocuteur, sont légion dans la localité : «La majorité des villages connaissent et vivent les pires difficultés pour avoir ce précieux liquide. Le réseau est vétuste et l’ADE ne semble pas déterminée à réaliser sa rénovation avec de nouvelles techniques». S’agissant des structures juvéniles, la jeunesse s’estime, sur ce plan là délaissée et livrée à l’oisiveté. Le seul stade communal que compte la région n’est même pas réalisé au chef-lieu. Il est sis à Zeboudj Kara. «L’équipe A (séniors) ne reçoit plus à domicile faute de sécurité. C’est au stade Kaci Ali de Draâ Ben Khedda que Sidi-Naâmane reçoit ses visiteurs», informent des jeunes sportifs. Interrogés sur les projets réalisés ou à venir, la réponse des villageois est vite virée au négatif : «C’est le flou total. Aucune planification pour un véritable développement local à Sidi Naâmane. Une localité qui possède, pourtant, de nombreuses et sérieuses potentialités à même de sortir de cet enfer», répondent-ils.

M.A.Tadjer

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