Dans le cadre des commémorations du 20 Août 1955 et 1956, une conférence-débat a été organisée par l’Association des enfants de moudjahidine de la wilaya de Tizi-Ouzou, samedi, au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri. Plusieurs témoignages ont été livrés, par des compagnons de cellule ou des voisins à la Casbah, sur le jeune Mohamed Bellamine. La présidente de l’association de Yakourène est revenue sur la vie et le parcours du chahid : «Mohamed Bellamine est né le 24 Février 1932 à Yakourène. Il était cordonnier, à Champ de Manœuvres, chez un Espagnol. Il avait 25 ans quand il fut chargé, avec Baya Hocine (16 ans), par Ali La Pointe, de déposer une bombe au stade d’El Biar, le 10 février 1957, et une autre bombe au stade de Belcourt (aujourd’hui stade du 20 Août) par Djouher Akhrour et Rabah Boualem. Des indices ont conduit les soldats français jusqu’au jeune Bellamine qui fut arrêté le 27 février 1957 et mis en détention à la prison Sarkadji sous le n° 7864, cellule 12. Il fut le premier à être guillotiné, à l’aube de la même journée. Puis ce fut au tour de Radi Hmida (22 ans), Rahal lBoualem dit Lekhal (17 ans, âge falsifié et augmenté à 20 ans) et Touati Saïd Ben Lbey (35 ans, père de famille, vendeur de légumes)». Après cette intervention, c’est la chorale de l’association qui monta sur scène pour interpréter la chanson «Adjath avridh anâadi (du groupe Debza, reprise par Ferhat Imazighen et Ali Idheflawen). Puis, d’autres témoins ont suivi, livrés par des voisins du jeune chahid à la Casbah et un détenu qui a échappé à la guillotine. Tous ont souligné les grandes qualités et le militantisme de Mohamed Bellamine et de ses compagnons, en dépit de leur jeune âge. «Ils ont donné leur vie pour l’indépendance de notre pays», dira Mekacher Salah. Puis il parlera du Congrès de la Soummam qui, dira-t-il, «unifia les rangs et consolida l’ALN. Le résultat n’a pas plu à l’ennemi qui appela le général Salan (soldat le plus décoré de France) en Algérie le 14 Décembre 1956 pour faire face aux ‘’Rebelles’’». Le président de l’Association des enfants de moudjahidine, Mouloudj Rabah, intervint à son tour exhortant les autorités à «baptiser une rue ou un établissement du nom du chahid Bellamine Mohamed». Puis, s’adressant aux jeunes, l’intervenant dira : «Des dangers guettent notre pays, vous êtes son avenir et sa protection. Il faut veiller à ce que l’Algérie reste une et indivisible !».
M. A.Tadjer
