Qui stoppera le massacre ?

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Avant-hier, alors que le mercure affichait 40° C à l'ombre, un feu s'est déclaré au lieu-dit El-Malâb, en contrebas du village El-Hammam relevant de la commune de M'Kira.

Le feu a pris dans le nid de la rivière qui longe la RN25 jusqu’à Maâmar. Le feu s’est propagé vite vers les maquis et les oliveraies de Tafoughalt, et plus précisément d’Ath Ouméziane. Peu de temps après, celles-ci gagnèrent tous les maquis environnants, ne laissant rien sur leur passage. Vers une heure de l’après-midi, les secours commencèrent à arriver sur les lieux. On a remarqué qu’en plus des engins de la Protection civile, d’autres moyens ont été déployés. Il s’agit de ceux des forestiers, des camions-citernes des APC de la daïra et ceux des daïras environnantes (Tizi-Gheniff et Boghni) ainsi que ceux des militaires. Certes, tous ces secours étaient là mais force est encore de constater que la seule piste allant de Tamda Ali vers Ath Ouméziane n’a pas suffi pour toucher ce vaste périmètre. De vents forts soufflèrent, si bien que les flammes ont dévoré tous les maquis, les oliveraies et les vergers à une vitesse vertigineuse. Elles arrivèrent même aux portes des habitations. A Ath Ouméziane ou encore à Trahi n’ Maâmar, n’étaient-ce les secours postés devant les habitations, il y aurait eu d’autres dégâts. Fort heureusement, la mobilisation a été telle que le pire a été évité. Tout de même, aux premières estimations, on a appris que plus de trois cents hectares ont été parcourus sur le territoire de Maâmar, Tafoughalt, El-Hammam (M’Kira) et Ichoukrène (Draâ El-Mizan). C’est dire que les pertes sont énormes: des milliers d’oliviers et d’arbres fruitiers ont été la proie des flammes. Vers dix-neuf heures, un décor désolant d’un paysage entièrement calciné et noirci s’offrait aux yeux. Il faut souligner aussi l’engagement aux côtés des secours du groupe ONE, réalisant la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest notamment à Thrahi Maâmar où ils distribuèrent même aux habitants et aux secouristes de l’eau minérale. Encore une fois, après les incendies ravageurs des 12 et 13 juillet dernier à Aït Yahia Moussa, une grande superficie de tissu végétal des trois communes précitées a été anéantie par un autre feu. Tard dans la soirée, les secouristes étaient sur place et continuaient à maintenir leur cordon de sécurité autour des maisons et observaient les foyers non encore éteints, de peur que ceux-ci reprennent et aillent parcourir les quelques hectares de broussailles et d’oliviers épargnés par les flammes. C’était un autre jour apocalyptique vécu par ces populations qui n’ont eu que leur courage et leur souhait d’échapper à la catastrophe parce que c’en est encore une. Même si le sinistre a été circonscrit, la vigilance est de mise parce que tout peut encore repartir à zéro. Dès dimanche, les commissions d’enquête en charge du recensement des pertes seront déployées, bien que les rapports des mois de juillet ne soient pas encore définitivement ficelés.

Amar Ouramdane

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