Les habitants de la région de Tamokra, située à l’extrême Sud-ouest de la wilaya de Béjaïa, observent toujours les traditions ancestrales qu’ils perpétuent de nos jours avec abnégation et fidélité. Dans ces contrées perchées sur des reliefs montagneux, les villages gardent encore les maisons traditionnelles, même si le nouveau bâti connaît une expansion fulgurante. En tout cas, le visiteur ne se sentirait pas dépaysé, s’il se rend un jour dans ces beaux villages que compte la commune de Tamokra, à l’instar de Toufirt, Boutouab, Bicher, Taourirt et Boukerdous pour ne citer que ces quelques bourgades rustiques qui respirent encore « la kabylité », et qui gardent encore le mode de vie des ancêtres. Bien entendu, comme nous sommes à quelques jours seulement de l’Aïd, les ménages au niveau de cette localité préparent activement cette fête sacrificielle pour la passer dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, il existe une coutume séculaire dans cette localité, où à l’approche des fêtes de l’Aïd (El-Adha et El-Fitr), des vendeurs ambulants tiennent un marché à deux jours de la tenue de cette fête. Ce marché est organisé spécialement pour cet événement, et ce pour permettre aux habitants de s’approvisionner en victuailles, habits neufs pour les enfants et moutons à immoler. C’est une occasion pour la population locale et même celle des régions limitrophes de faire « le plein » avant le jour de l’Aïd pour ne pas rester sans provisions. Ce marché traditionnel est appelé communément « Tasewiqt n Tamuqra » (le marché de Tamokra). Dans ce marché, il y a des étals de fruits et légumes, des habits et des chaussures neufs, de l’électroménager et outils de ménage, des confiseries et gâteaux, des jouets et des gargotes pour les rôtisseries et autres en-cas. «Ce marché occasionnel se tient dans notre région spécialement pour les fêtes de l’Aïd Amecṭuḥ et Amuqṛan. Cela permet aux habitants de notre localité de s’approvisionner de tout ce dont ils ont besoin pour ne pas parcourir des dizaines de kilomètres ailleurs pour le faire. C’est une tradition séculaire que nos aïeux nous ont léguée, et que nous respectons et perpétuons toujours!», affirme un habitant de Tamokra-centre.
Syphax Y.
