On parle beaucoup, ces derniers jours, des risques de maladies dont le mouton de l’Aïd pourrait être porteur, sans que les citoyens ne semblent alarmés outre mesure. A Aïn EL-Hammam, des «animaux étrangers à la région» ont fait leur apparition au niveau des points de vente, en dehors du marché hebdomadaire où ils devraient se tenir comme le stipulent les instructions. Cependant, comme nous le confie un maquignon, les élevages de la région ne peuvent pas faire face à la demande, ce qui nous contraint à ramener des moutons des autres régions. Sont-ils sains et indemnes de toute maladie ? Personne n’est en mesure de l’affirmer. Les amateurs de bonne chair ont pris leurs dispositions bien à l’avance, en réservant des bêtes élevées localement, chez des connaissances dans les villages. «Je préfère le payer cher et être sûr d’avoir un mouton de qualité», indique un fonctionnaire. D’ailleurs, les animaux du terroir sont rares au marché, vu que leurs propriétaires ne s’aventurent pas à mêler leur cheptel aux «animaux étrangers». «Les invendus peuvent être contaminés et ainsi transmettre la maladie à tout le troupeau», dit un éleveur de Tillilit. Pour prévenir d’éventuels risques de maladies, découlant particulièrement du kyste hydatique, les services sanitaires de l’APC d’Aïn El-Hammam appellent au respect de certaines mesures lors de l’opération d’abattage du mouton, qui doit être maintenu à jeun durant 24 heures avant l’Aïd. Par ailleurs, le boucher doit observer des conditions d’hygiène strictes avant de procéder au rituel. Le lieu choisi pour l’abattage doit être également propre tout autant que les outils utilisés pour la saignée du mouton. Les organes suspects doivent être dénaturés à l’aide de crésyl et enfouis profondément pour éviter que des chiens, des chats ou autres animaux sauvages ne les déterrent pour s’en nourrir. Il reste que l’abattoir communal qui devrait servir à l’abattage est toujours fermé. Bien que certaines réserves ne soient pas encore levées pour procéder à son ouverture, les autorités devraient permettre exceptionnellement le vétérinaire d’y contrôler les carcasses qui lui seront soumises.
A. O. T.
