Quelle solution à la surcharge des classes ?

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À la veille de la rentrée solaire, la ministre de l'Éducation nationale, Mme Nouria Benghabrit, a affirmé que son département fera, une autre fois, face à la problématique de la surcharge des classes, notamment au niveau du palier primaire.

Lors de son intervention, hier, au forum du quotidien Echaâb, M. Benghabrit a évoqué plusieurs questions liées à la prochaine rentrée scolaire, notamment la surcharge des classes due, a-t-elle soutenu, à l’augmentation de la natalité ces dernières années. «Oui, il y aura une surcharge des classes, surtout au niveau du palier primaire, mais la solution doit être pédagogique», a-t-elle souligné, avant d’ajouter: «Quelles que soient les circonstances, on doit assurer l’enseignement à nos enfants.» En effet, la ministre a mis l’accent sur la nécessité de la formation des enseignants, afin qu’ils puissent gérer les classes surchargées. «La réussite de l’école est liée aux enseignants et aux inspecteurs de l’éducation», a lancé M. Benghabrit. Cette dernière a fait état de cinq instituts de formation qui ont été récupérés au niveau national, précisant que son département vise à les généraliser au niveau de toutes les wilayas. Elle a tenu à souligner que parmi les priorités de son département, durant la prochaine année scolaire, le renforcement du côté pédagogique, la formation des enseignants, ainsi que la promotion de l’enseignement des mathématiques et des langues étrangères. Elle a rappelé, dans ce contexte, que 30 nouveaux manuels scolaires et six cahiers d’exercices seront mis à la disposition des élèves au niveau du 2ème palier des cycles primaire et moyen à la prochaine rentrée scolaire, soulignant que le dernier délai de la distribution des manuels aux établissements de l’éducation a été fixé au 31 août. S’agissant de l’enseignement de tamazight, M. Benghabrit a assuré que «chaque besoin exprimé dans le cadre de l’enseignement de cette langue, le ministère de l’Éducation est prêt à le satisfaire à travers la plate-forme numérique des enseignants».

Rencontre avec les partenaires sociaux le 4 septembre

Par ailleurs, la première responsable du secteur de l’Éducation a fait état d’une rencontre avec les partenaires sociaux qui aura lieu, le 4 septembre prochain, soulignant que les portes du dialogue sont toujours ouvertes afin de prendre en charge les revendications des travailleurs du secteur. Interrogée sur la grève que comptent observer les administrateurs durant le premier jour de la rentrée scolaire, M. Benghabrit a estimé que leurs préoccupations ont été prises en considérations dans le dialogue avec la fonction publique. «Je suis sûre que les administrateurs vont faire preuve de sagesse et de responsabilité pour réussir la prochaine rentrée scolaire», a-t-elle dit. Concernant les origines du mouvement opéré dimanche passé à la tête des directions de l’éducation, la même responsable dira que «c’est une opération ordinaire». À retenir que ce mouvement a touché 18 directeurs de l’éducation au niveau national.Samira Saïdj

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a sommé lundi les gros consommateurs d’électricité à rationaliser leur consommation, évoquant une « réflexion » au niveau du ministère, applicable à moyen ou à long terme, pour que les tranches à très forte consommation électrique paient le prix de cette énergie à « son juste prix », c’est à dire sans bénéficier du soutien de l’Etat. S’exprimant lors d’une cérémonie de remise de décision de nomination du directeur de la région Est et des décisions et passations de consignes de plusieurs directeurs de distribution, organisée par la SDC (Société Algérienne de Distribution de l’Electricité et du Gaz), M. Guitouni a pointé du doigt le « gaspillage » de l’électricité qui continue de porter préjudice au Trésor public en raison des subventions conséquentes décaissées annuellement pour soutenir les prix de l’énergie. « En juillet dernier, on est arrivé à un pic de consommation électrique de 13.900 MW et il ne restait pratiquement rien dans le sac. La Sonelgaz a su gérer la situation et a évité le recours aux délestages. Elle est arrivé à produire 1.000 MW supplémentaires dans des conditions très difficiles pour arriver à 14.000 MW contre 13.000 MW en 2016 », a-t-il observé. « Nous gaspillons trop, et si on continue comme ça il va falloir qu’on revoie le prix de façon à ce que les gros consommateurs paient plus cher l’électricité », a-t-il lâché. « Les couches défavorisées vont continuer à payer le prix subventionné mais les riches doivent payer le juste prix », a-t-il soutenu. Cependant, aucune augmentation des prix, même pour les gros consommateurs, n’est prévue « pour le moment », a-t-il insisté. Chiffres à l’appui, le ministre a tenu à démontrer que l’Algérie figurait parmi les pays de la région et au monde entier où l’énergie est la moins chère. A titre d’exemple, en Algérie on paie 1,77 DA pour la première tranche de consommation électrique (250 à 500 KWh), qui regroupe en principe les couches les plus défavorisées, contre 9,06 DA au Maroc et 3,39 DA en Tunisie. Le gap entre les prix de l’énergie en Algérie et ceux dans les pays voisins ne se limite pas à l’électricité mais touche également les carburants, puisqu’avec une consommation annuelle de 15 millions de tonnes, l’Algérie pratique les prix les plus bas de la région. Le prix moyen de l’essence, par exemple, est fixé à 32 DA/litre alors que ce carburant coûte en réalité 125 DA à l’Etat. Au Maroc on paie l’essence à 85 DA/litre et en Tunisie à 67 DA, a-t-il ajouté. Evidemment, la différence entre les coûts réels de l’Energie et les prix de vente est prise en charge par le Trésor public. Revenant sur la production électrique de la Sonelgaz durant l’été, il a, encore une fois, pointé du doigt le gaspillage qui pousse l’entreprise, regrette-t-il, à produire des quantités supplémentaires qui lui coûtent des milliards de dollars/an. « En 2018 il faut mettre en place 2.000 MW d’électricité en plus. Cela nous coûte un investissement global entre 3 à 4 milliards de dollars », a-t-il avancé. Mais « c’est un montant conséquent qu’on pourrait utiliser dans d’autres secteurs si on arrive à rationaliser notre consommation électrique », note le ministre. En plus, le gaz utilisé dans la production de cette électricité pourrait alors être économisé et exporté, ce qui fera rentrer des devises au pays, a-t-il soutenu en faisant remarquer que contre une puissance électrique de 14.000 MW en Algérie, la Mauritanie en a 400 MW, le Maroc 6.000 MW et la Tunisie 4.000 MW. « C’est que les prix bas en Algérie incite à la consommation », a conclu M. Guitouni. Interrogé sur l’origine du déficit de la SDC, lequel a avoisiné les 51 milliards (MDS) de DA en 2016, le ministre a estimé que ce résultat est une « évidence du moment qu’on produit à un coût de 11,43 DA le KWH et on vend à 4DA, c’est à dire que l’Etat prend en charge les 8DA/KWH ». Pour faire face à cette situation il faudrait également assurer une meilleure maîtrise des coûts, préconise-t-il. Interrogé sur les actions prévues par le ministère, il a avancé que des portes ouvertes sur ALNAFT (l’Agence Nationale pour la valorisation des Ressources en Hydrocarbures) seront organisées en septembre à Alger (au CIC du Club des Pins) où des ambassadeurs et des opérateurs publics nationaux seront conviés pour bien connaître les missions de cette agence dans la perspective de reprendre l’exploration et la recherche dans le domaine minier. Il a également annoncé que l’Agence préparait le lancement du 5ème appel à la concurrence national et international pour l`octroi de périmètres de recherche et d`exploitation d`hydrocarbures, sans avancer de date. Interrogé sur la prochaine réunion de l’OPEP, prévue le 22 septembre à Vienne, il a rappelé que les pays concernés par l’accord sur la réduction de la production se dirigeaient vers un respect plus strict de leurs quotas de production. « Si l’on arrive à respecter les quotas à 100%, les prix vont rester raisonnables », a-t-il prédit. Présent à la rencontre, le Secrétaire général de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Said a plaidé pour une « meilleure considération » des cadres algériens. Un bilan de la SDC présenté à cette occasion a fait ressortir un résultat déficitaire de la société de 50,8 MDS de DA en 2016 sur un chiffre d’affaires de 267,2 MDS de DA et des créances de 55 MDS de DA. Le montant approximatif des dégâts occasionnés sur le réseau de distribution durant cette période est estimé à 33 MDS de DA.

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