L’Aïd c’est demain, donc on souhaite bonne fête à tous les Algériens. Le meilleur dans tout cela c’est que demain vous aurez du mal à trouver où étancher votre soif, où vous sustentez, où acheter du pain et régler vos problèmes quotidiens. L’Aïd chez nous ressemble, toute proportion gardée, aux journées de tristesse, d’affliction et de deuil. Cependant, il nous arrive de nous fourvoyer dans le zèle, dans l’excès à ne plus contenir nos dépassements au point de nous confondre dans l’exagération de rendre, contre toute attente, vivable la seule ambition que nous ayons de nous laisser enterrer vivants le temps d’une journée réservée à l’allégresse et autres joyeusetés autres instants festifs. Que nous soyons fêtards ou pas, cette fête nous réconcilie avec la solidarité, la fraternité, le pardon et la convivialité. Cette célébration du sacrifice d’Abraham est citée par tous les Livres saints (la Thora, la Bible, le Coran et les Évangiles), à chacun sa version. Mais il y a une chose à laquelle nous tenons, quelle que soit notre foi, c’est le côté festif de cette occasion. Il me plaît de me souvenir de mon enfance. Jadis, il y a des réminiscences qui me reviennent, je me vois accoutrer dans mes plus beaux atours, de l’argent plein les poches pour aller au cinéma, acheter des friandises et offrir à mes copains, fortunés ou pas, de quoi les rendre plus joyeux, plus heureux et profiter ensemble des bienfaits de ce jour saint. Aujourd’hui, nos jours de fête sont célébrés dans la consternation la plus totale. Les visages crispés, fripés, renfermés, comme si ce jour d’allégresse s’est transformé en un jour de mine en berne, renfrognée, des plus mauvais jours. Toutefois, cette fête sera celle des occasions de repos qu’on rate par surprise calendaire. Il tombe cette fois-ci le vendredi et se célèbre le week-end. Donc, il aura été raté encore une fois. Mais pour celui qui célèbre l’Aïd pour demain, il y a toujours un lendemain pour se gratter la tête.
S. A. H.

