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L’Aïd ensanglanté !

La ville de Tiaret, dans l’Ouest algérien, s’est réveillée jeudi dernier, peu avant 8 heures, sous la déflagration d’un attentat kamikaze, perpétré dans l’enceinte du siège de la sûreté de wilaya. Deux policiers ainsi que l’auteur de l’attaque sont morts.

Il était 7h45 ce jeudi 31 août 2017, soit à la veille de la fête de l’Aïd El-Adha, quand un terroriste, portant une ceinture d’explosifs, a tenté de s’introduire dans le siège de la sûreté de la wilaya de Tiaret. Muni d’une arme d’assaut, avec laquelle il a commencé à ouvrir le feu dès qu’il a franchi le portail du bâtiment, il toucha très grièvement le premier policier en faction. Le terroriste sera stoppé net dans sa progression par un autre policier en civil, qui se jeta sur lui, rapportent plusieurs témoins. Des sources policières ont rapporté sur place que l’assaillant projetait, sans doute, de commettre un carnage et de tuer plusieurs policiers présents au siège de la sûreté, en faisant usage de son arme à feu pour progresser vers l’intérieur pour, ensuite, se faire sauter afin de faire le maximum de victimes. Mais c’était sans compter sur l’héroïsme de ce jeune policier qui a eu l’audace de se jeter sur lui. C’est à ce moment là que le terroriste actionna sa charge d’explosifs qu’il portait autour de son corps, se faisant tuer sur le coup et le policier avec. Quant au second policier touché, il a été transféré très rapidement vers l’hôpital où il succombera à ses graves blessures. Au moment de l’attaque, une panique générale s’est emparée des riverains du siège de la sûreté. Moins d’une demi-heure plus tard, un cordon de sécurité a été mis en place par les policiers, pour empêcher les curieux de s’en approcher, mais aussi pour ne pas altérer les traces de l’attentat, en vue d’une enquête de la police scientifique. Alertée, la DGSN ne s’est pas privée de communiquer sur l’attentat. La première réaction officielle était de gratifier «l’acte héroïque» des deux policiers qui, au péril de leur propre vie, ont eu «l’audace» de se jeter sur «l’assassin» pour stopper sa progression meurtrière. «Cet acte de bravoure est l’œuvre de personnes dévouées pour leur pays», a déclaré le directeur général de la sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, qui s’est déplacé à Tiaret en compagnie du ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, et du directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha Lahbiri, pour assister aux obsèques des deux policiers, Aïssani Tayeb et de Saâd Alaoua. «Ce drame renforce la détermination des forces de Sûreté nationale à faire face à tous ceux qui veulent déstabiliser le pays», a indiqué le DGSN. Il a souligné que «cet attentat terroriste est un scénario connu sur lequel les forces de police s’entraînent, surtout dans le domaine de la lutte antiterroriste». Le ministre de l’Intérieur, quant à lui, a appelé à «se regrouper autour de la priorité des priorités du pays, à savoir la préservation de la sécurité et de la stabilité pour assurer la quiétude des citoyens». Dans un message qui s’adresse, notamment, aux partis politiques, à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, Noureddine Bedoui a insisté sur la nécessité d’«œuvrer à la promotion du civisme et du sens politique, et à faire de la sécurité et de la stabilité l’objectif unique et primordial, en tant que condition essentielle du développement». Les deux policiers victimes de l’attentat ont été inhumés au cimetière de la commune de Nadhora, à 55 km au Sud-est de Tiaret, en présence du ministre de l’Intérieur et ses accompagnateurs.

Mohand Arezki Temmar

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