L’UGEL et l’UNEA saisissent Hadjar

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La révision de la carte pédagogique ainsi que la réduction de près de 50% du nombre des nouveaux bacheliers admis cette année à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, n’ont pas été appréciées par les syndicats des étudiants.

En effet, deux organisations estudiantines, très ancrées à l’université de Bouira, à savoir l’UGEL (Union générale des étudiants libres) et l’UNEA (Union nationale des étudiants algériens), viennent d’adresser une lettre ouverte au ministre de l’Enseignement supérieur pour exprimer leur mécontentement et leur opposition à cette décision jugée «irrationnelle et anti-pédagogique». Dans cette missive, dont une copie nous a été remise, les plaignants estiment que la réduction des effectifs des étudiants, projetée par l’administration de l’université, est une décision incompréhensible, surtout vu la disponibilité des infrastructures pédagogiques nécessaires à la prise en charge des nouveaux bacheliers de la wilaya. Plus loin encore, les signataires accusent ouvertement l’administration de l’université de «remise en cause» de la réforme nationale de l’université et du principe de la décentralisation des études universitaires : «Nous avons été surpris d’apprendre que seulement 45% des nouveaux bacheliers de notre wilaya ont été admis à l’université de Bouira. Certains départements importants ont été touchés d’une manière drastique par cette révision irréfléchie, à l’image de la faculté des sciences juridiques, qui n’a eu droit qu’à 700 nouveaux bacheliers alors que sa capacité d’accueil dépasse les 1 400 nouveaux inscrits chaque année. Les nouveaux bacheliers de cette filière ont été réorientés vers les universités de Béjaïa, Bordj Bou-Arreridj et M’Sila. Dans cette même faculté, un étage avec plus de 30 salles pédagogiques a été fermé pour des raisons toujours incompréhensives !» lit-on dans cette requête. Les mêmes syndicats dénoncent, dans le même sillage, la non-création de nouvelles filières et spécialités pour cette année, ce qui provoquera, selon eux, la détérioration du niveau pédagogique de leur université : «Notre administration, au lieu de travailler pour l’ouverture de nouvelles filières et spécialités pour répondre ainsi aux aspirations de nos étudiants et notre population, travaille malheureusement dans le sens contraire et réduit les effectifs des étudiants. L’université de Bouira, créée en 1999, n’a toujours pas accédé au rang d’une université à inscription nationale», ont-ils ajouté. Ils interpellent, vers la fin de leur missive, le ministre de l’Enseignement supérieur afin qu’il intervienne rapidement en révisant la politique d’orientation au sein de l’université de Bouira : «La nouvelle carte pédagogique a été confisquée sans la consultation des représentants des étudiants, ce qui formule une violation claire à la charte universitaire qui permet la consultation de l’ensemble des acteurs de l’université. Nous réclamons, donc, la révision de cette carte au même titre que la politique d’orientation adoptée dans notre université, avant même le début de l’année scolaire 2016/2017 et ce, afin de permettre à des milliers de nos nouveaux bacheliers de s’inscrire à l’université de Bouira», ont-ils conclu.

Oussama Khitouche

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