On se bouscule déjà !

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S’inscrire aux cours de soutien est devenu une habitude chez de nombreux lycéens et collégiens. «C’est déjà fait, avant même l’Aïd El-Adha», s’entend-on dire, notamment à Alger et dans sa périphérie. À Boumerdès, aussi bien des lycéens scientifiques que littéraires veulent profiter du soutien scolaire, soit pour réussir au BAC, soit pour passer à une classe supérieure. «Nous avons choisi et notre groupe pédagogique et notre horaire de suivi des cours de physique», témoignent, en souriant, deux candidates au BAC mathématique. Leur local, faisant office d’école privée, est situé à la cité Frantz Fanon (ex-800 logements) et le professeur programme ses séances, quotidiennement, de 16h30 à minuit. Comme des centaines d’autres inscrites ici et là dans d’autres quartiers et localités, les deux lycéennes vont se réinscrire, bien sûr, dans leur établissement public.  »Mais pour bien comprendre le programme et s’entraîner aux méthodes de traitement des épreuves, ces séances privées sont incontournables », ont elles enchaîné. Même son de cloche du côté des littéraires ou des élèves de gestion. Ces derniers ont, surtout, respectivement besoin d’être assistés pour la maîtrise de la dissertation philosophique et la résolution des problèmes de comptabilité analytique et financière. Cependant, le secteur de l’éducation craint, chaque année, l’absentéisme des élèves, d’autant que certaines écoles parallèles programment leurs séances pendant la journée en plus de la soirée.  »Chaque enseignant vous dira, sur la base de ses expériences précédentes, qu’à partir de novembre ou décembre, il n’aura en classe que trois élèves au maximum », signalera, avec dépit, une ancienne enseignante d’histoire-géographie dans l’un des lycées de l’ex-Rocher Noir. Elle attend que le ministère de tutelle règle ce problème, illustrant, selon elle, un dysfonctionnement de la gestion de l’éducation, notamment depuis la suppression de la fiche de synthèse. Car, poursuit-elle sur un ton d’irritation, «de nombreux terminales n’assistent même plus au bac blanc ». Et maintenant, encore, les collégiens, eux mêmes, leur ont emboîté les pas. Les parents, eux, acceptent de payer ces cours privés, en réduisant souvent drastiquement les dépenses pour la nourriture et l’habillement.

Salim Haddou

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