Suite au sit-in tenu le 23 août dernier au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou par des familles se réclamant «propriétaires»de terrains à Annar Amellal, au chef-lieu de Tizi-Ouzou, le président d’APC de Tizi-Ouzou, en l’occurrence Ouahab Aït Menguellet, sort de sa réserve.
Il a apporté, en effet, des éléments de réponse à plusieurs accusations et questionnements ayant trait à cet épineux problème qui date de… 35 ans. Pour rappel, les protestataires accusent l’APC d’«abus de pouvoir et de viol de propriétés, en délivrant des permis de construire sur des terrains leur appartenant». Dans une déclaration distribuée le jour du sit-in par les représentants de ces familles, ces derniers dénoncent, en effet, «l’abus de pouvoir de l’APC de Tizi-Ouzou qui, au mépris de la loi et du droit sacré de la propriété, viole nos propriétés et délivre des permis de construire sur des terrains qui nous appartiennent», lit-on dans le document. Face à ce problème «très complexe», les protestataires se disent devant un dilemme : «Des gens qui ont obtenu des permis de construire franchissent une propriété privée pour construire des bâtisses. Si nous les arrêtons, nous serons considérés comme des hors-la-loi, et si nous laissons faire, c’est notre héritage qui prendra un coup fatal. Alors, nous sommes entre l’enclume et le marteau», déplorent-t-ils. Et c’est pour cela qu’ils exigent l’annulation de ces permis de construire et sollicitent l’intervention du wali afin «d’user de son autorité pour l’ouverture d’une enquête sérieuse et approfondie, qui écoutera toutes les parties concernées, pour faire la lumière sur cette affaire et rétablir nos familles dans leur droit», conclut le document. Pour Ouahab Aït Menguellet, maire de Tizi-Ouzou, le foncier d’Annar Amellal constitue un réel casse-tête: «C’est là un ancien problème, datant des années 1980, dont j’ai hérité à l’APC. La plupart des attributaires ont eu leurs livrets fonciers dans les années 1980. Ils ont payé leurs terrains et disposent de leurs permis de construire, mais ils ont été empêchés de s’installer sur ces terrains. Il y a même des gens décédés sans n’avoir joui de leurs terrains», rétorqua le P/APC. Accusé d’attribution de parcelles de terrains aux gens de son entourage à Annar Amellal, le maire, catégorique, dément : «Le foncier ne dépend pas de l’APC. Il est du ressort de l’Agence foncière de la wilaya. Je ne peux ni donner, ni enlever un centimètre de terrain». D’après le maire, ce dossier doit être confié à la wilaya, car il n’est pas du ressort de l’APC. Pourquoi intervient-il alors ? Le premier responsable de la commune de Tizi-Ouzou fait savoir que des comités des attributaires l’ont sollicité dès son installation à la tête de la municipalité, pour un éventuel règlement du conflit : «On a essayé de trouver une solution qui arrangerait toutes les parties», expliquera Ouahab Aït Menguellet qui qualifie les protestataires «de menteurs» : «Je suis à la mairie de Tizi Ouzou, je les mets au défi d’apporter les preuves de ce qu’ils disent», dira-t-il. D’après notre interlocuteur, un expert a été désigné pour mettre toute la lumière sur ce dossier qui traîne depuis plus de trois décennies. S’agissant, par ailleurs, des trois bâtisses démolies récemment à Hasnaoua, l’édile communal persiste et signe : «Ces bâtisses sont construites sur la voie publique au lotissement Hasnaoua. Nous agissons selon les lois de la République. D’autres vont être aussi démolies dans les prochains jours», affirme-t-il. Notre interlocuteur termine par noter que l’opération concernera également les constructions qui ne respectent pas les normes.
Farida Elharani