Cela fait presque une semaine que les chantiers du projet de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest sont bloqués par les travailleurs algériens.
En effet, cette action de protestation a été décidée afin de soutenir les ouvriers licenciés, depuis fin août dernier, par les responsables du groupe ONE, concerné par la réalisation de cet axe autoroutier. De leur côté, les licenciés, dont le nombre dépasse la centaine, maintiennent la pression devant la base de vie turque à Draâ El-Mizan. « Les travailleurs licenciés n’ont pas de reproches à se faire, car rien n’est retenu à leur encontre. Cependant, ils ont mis fin à leurs contrats pour recruter des étrangers. Chose que nous n’accepterons jamais », dira un protestataire. Depuis le début de ce mouvement, à l’exception du chef de daïra qui s’est déplacé sur les lieux, aucun autre responsable n’est venu s’enquérir de cette situation. « Où sont nos élus à l’APN ? » s’interrogera un travailleur, dont le contrat de trois mois a expiré. « Au début, on signait des contrats d’une année, puis de six mois et enfin de trois mois. Quant à nos droits, ils sont toujours ignorés. Si on les réclamait, on sera menacés de licenciement », répondra un autre protestataire. La section syndicale a rédigé un rapport détaillé qui est déjà posé sur les bureaux du wali. On croit savoir que l’inspection du travail de la wilaya se déplacera dans les prochaines heures sur les lieux, afin d’avoir des explications sur ces licenciements que les concernés qualifient d’ « abusifs ». Selon ces ouvriers, en sit-in permanent devant le portail de la base de vie, un avertissement a été lancé par écrit à l’encontre des travailleurs grévistes, en solidarité avec les ouvriers remerciés, leur faisant part de reprendre le travail sinon ils seraient, eux aussi, exposés à des exceptions. « Ce sont des menaces et des intimidations. Nous soutiendrons nos camarades jusqu’à ce qu’ils soient réintégrés. Où vont-ils aller? Il n’y a aucune perspective d’embauche ailleurs », insisteront toutes les personnes approchées à propos de cette situation qui vient perturber le travail le long de tout cet itinéraire. Malgré les nombreux déplacements des walis en poste depuis le lancement du projet sur cet axe routier, et les instructions fermes données par l’ex-ministre des Travaux publics, M. Abdelkader Ouali, lors de son déplacement dans la région en octobre 2015, il est constaté que les travaux n’avancent pas à la cadence souhaitée. Ainsi, les travailleurs licenciés interpellent l’actuel wali à se déplacer pour régler ce problème épineux et essayer de trouver des solutions en commun accord avec les deux partis.
Amar Ouramdane