Ce qui est prévu

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Tous les indices convergent vers le resserrement drastique des dépenses publiques. Le Plan du gouvernement Ouyahia, qui prévoit une batterie de mesures, dites «d’amélioration de la gouvernance financière», offre déjà un avant-goût de ce que sera la loi de Finances 2018. L’épuisement du Fonds de régulation des recettes et la contraction des réserves de changes à 105 milliards de dollars incitent davantage le gouvernement, conduit par Ahmed Ouyahia, à serrer encore plus la ceinture des dépenses, et à chercher d’autres sources de financement conventionnelles, à l’instar de la fiscalité. Le recours à la planche à billets, pour une période transitoire ne dépassant pas cinq ans, tel que préconisé par le président de la République lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, n’étant destiné qu’à alimenter le budget d’investissement, l’État est, donc, obligé de renflouer les caisses via le secteur financier ordinaire. Ainsi, la démarche du Gouvernement, inscrite dans son Plan d’action, s’articule autour de trois axes, à savoir la maîtrise de la dépense publique, l’amélioration de la collecte des ressources fiscales ordinaires, ainsi que l’amélioration de la gestion du domaine public de l’Etat. Le gouvernement Ouyahia devra, donc, mettre en œuvre la feuille de route adoptée par le Conseil des ministres en juillet 2016, qui prévoit plusieurs réformes se déclinant à travers une réforme de l’administration fiscale, pour améliorer les recouvrements et la mise en place de la fiscalité locale, une gestion pluriannuelle du budget de l’Etat, une rationalisation des dépenses publiques, limitant au maximum les dépenses de fonctionnement, et une réforme de la politique des subventions publiques. Le président de la République a assuré, mercredi dernier, que le financement non conventionnel doit permettre au pays d’éviter une régression de la croissance. «Le recours souverainement au financement interne non conventionnel vise à éviter une régression de la croissance, dangereuse économiquement et socialement», a-t-il dit. La maîtrise de la dépense publique passera, en outre, par la modernisation de la gestion du budget, pour aboutir à une programmation pluriannuelle, et la poursuite de la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’État de sorte qu’elles soient, à terme, couvertes par la seule fiscalité ordinaire. Mais la démarche qui risque d’être douloureuse socialement, c’est la réforme des systèmes de subventions. Une réforme qui devra permettre, selon Bouteflika, «la rationalisation des dépenses» destinée à ce chapitre purement social. Cette rationalisation reste, néanmoins, conditionnée, en ce qui concerne les subventions directes, par «une bonne préparation du dossier y afférent, suivie d’une concertation avec les partenaires économiques et sociaux, puis avec le Parlement». En termes de recouvrement de la fiscalité, il a été préconisé l’instauration de nouvelles procédures permettant à l’administration fiscale de recouvrer plus rapidement ses dus, même lors de redressements fiscaux et la dynamisation du système de détection et de sanction des fraudeurs, qui seront sanctionnés de manière dissuasive.

M.A.T et APS

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