Une offre au ras des pâquerettes et une demande explosive. C’est ainsi que se décline l’insoluble équation du logement social à Akbou.
En effet, alors qu’un lot de 400 logements publics locatifs (LPL) est achevé, et donc théoriquement prêts à être distribué, les dossiers en attente de traitement atteignent le chiffre hilarant de 8000. Un record absolu pour cette commune populeuse et qui plus est, paralysée par les tiraillements entre l’exécutif de l’assemblée communale et les élus de l’opposition. Une situation qui dure depuis des années et qui n’est pas sans susciter le mécontentement et soulever le ras-le-bol des citoyens, notamment les demandeurs de logement. Le point d’orgue de l’exaspération populaire, par rapport à ce dossier du logement et bien d’autres préoccupations, a été la fermeture de la RN 26, au cours de la première décade du mois de novembre 2016. «Les élus ont trahi notre confiance. Ils ont mené notre commune à la dérive. Ils doivent s’en aller car ils ont failli à leur mission, en faisant preuve d’incompétence», peste un citoyen. «Pendant que des centaines de milliards dorment dans les caisses de la trésorerie communale, les problèmes s’accumulent et une pléthore de projets sont renvoyés aux Calendes grecques. Cela ne peut plus durer», fulmine un autre habitant de la commune. Des souscripteurs au logement social nous font savoir que des dizaines de dossiers datent de plus d’une décennie, et leur traitement n’est toujours pas à l’ordre du jour. «J’ai déposé une demande en septembre 2008 et je suis toujours en attente. Chaque fois que je sollicite l’administration sur la situation, on me rassure que les choses évoluent favorablement, mais sans aucune suite concrète à ce jour», dira, document à l’appui, un père de famille du quartier Guendouza. «J’habite dans des conditions à peine imaginable en 2016. Il y a des centaines de familles mal-logées comme moi, et qui n’aspirent qu’à sortir de cette misère», enchaine un autre souscripteur d’Arafou. «Pour autant que je sache, ces logements sont construits à l’intention des mal-logés de la commune. Il est à se demander ce qui pousse les autorités à prolonger notre souffrance», peste-il encore.
N. M.

