Les transporteurs de voyageurs desservant la ligne Souk El-Had – Abizar ont débrayé, hier, avant d’assiéger la mairie, pour protester contre l’implantation, par des villageois d’Alma, de ralentisseurs. Ce sont le nombre des dos-d’âne et leur façonnement «qui ne respecte pas les normes», qui a particulièrement exacerbé les protestataires. «Le parcours qui sépare Souk El-Had d’Abizar, de moins de 5 km, est truffé de ralentisseurs. Vous en trouverez à chaque 100 mètres. Il y a même des dos-d’âne implantés à moins de 100 mètres l’un de l’autre, ce qui fait de cette route un vrai parcours de combattant», dénoncent d’une voix unanime les transporteurs. Ces derniers, qui ont tenu un rassemblement devant le siège de la mairie, sis à Souk El-Had, chef-lieu communal, s’en prennent aux élus, à leur tête le maire, lesquels, selon eux, ne se sont pas intervenus pour faire respecter la réglementation. «Nous avons alerté les responsables de la commune plusieurs fois pour mettre terme à cette l’anarchie, mais personne n’a daigné bouger le petit doigt pour mettre de l’ordre», fulminent-ils. Les voyageurs, eux, ont vécu une journée pénible ce dimanche. Les averses qui se sont abattues ce jour-là n’ont pas été pour atténuer leur impatience dans les stations. Il était, d’ailleurs, presque impossible de trouver un fourgon ou un bus pour rejoindre Souk El-Had, lieu de transit obligatoire pour la quasi-totalité des villageois de Timizart voulant se rendre à la commune voisine de Fréha ou vers la ville de Tizi-Ouzou. «Heureusement, ils ont avisés les villageois de cette grève afin de pouvoir prendre leurs précautions d’avance», dira un quinquagénaire rencontré à la station d’Abizar. Cet homme, qui dit faire la navette quotidienne sur cette ligne, comprend l’ire des transporteurs : «C’est inadmissible d’implanter, juste comme ça, sur des coups de têtes, des ralentisseurs de manière anarchique. Ça esquinte les véhicules et use le moral des chauffeurs». De leur côté, les villageois d’Alma, à l’origine de l’implantation des dos-d’âne décriés, justifient leur acte, en indiquant «qu’il y a mille et une raisons pour les installer». «Les usagers de cette route, notamment les transporteurs, passent devant nos maisons avec plus de 60 km/h, alors qu’il ne faut pas dépasser les 30 km/h, selon les normes du Code de la route, mais, aussi, selon l’entendement qui veut que, devant chaque maison, un enfant ou une personne âgée pourrait surgir et l’irréparable est, alors, commis», tente d’expliquer un villageois d’Alma. Pour l’exécutif communal, qui doit intervenir pour trouver un terrain d’entente, il n’a manifesté aucune volonté pour intercéder entre les deux parties et trouver une solution à même de baisser la tension des transporteurs et rassurer les villageois d’Alma.
Djaffar Ouigra.
