Mobilisation pour l’environnement

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Au douar Ath Abdelmoulmène, de plus de 12 000 habitants, l’environnement est en souffrance comme partout ailleurs à travers le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Les dépotoirs, les points de chute des ordures, les décharges sauvages, le foisonnement des ordures sur les accotements, les rejets à ciel ouvert et toutes sortes d’agressions de la nature y sont légion. L’APC, la daïra, les services concernés de l’environnement, des forêts ou toutes autres autorités n’interviennent pas. La collecte des ordures ménagères est réduite à sa plus simple expression. Une rotation par semaine sur l’axe principal et c’est tout. À l’intérieur des villages et des quartiers, c’est le laisser-aller. Du coup, le douar est dans sa globalité sale. Les comités de villages ainsi que les associations activant dans le secteur de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme mais hélas, aucune autorité et aucun organisme n’a entendu les cris de détresse des villageois. À Tizgui, à titre d’exemple, la chaussée est réduite de moitié. Ce n’est ni un glissement de terrain, ni un quelconque problème, c’est tout simplement la décharge sauvage qui grossit au fil des jours, des semaines, des mois, voire des années qui colonise la moitié de la route. Les dépotoirs occupent plusieurs coins à travers les quartiers. Les ordures s’entassent pendant des jours et pourrissent à ciel ouvert en attendant le passage de la benne tasseuse. Les conséquences et les soucis sont connus de tous : les nuées d’insectes, les animaux errants, les reptiles et les mauvaises odeurs sont au menu de tous les jours et parfois à proximité des établissements scolaires, ce qui peut un jour être à l’origine d’une épidémie qui fera sûrement endeuiller le village et qui finira, peut-être, par faire réagir les autorités et les responsables de tout bord. Les rejets à ciel ouvert, dans les oueds et les fossés comme c’est le cas à Assamar, El-Djama Bwadda, Tarqabt&hellip,; ont fini par venir à bout des oiseaux et des animaux sauvages. Il est utile de rappeler que dans ce douar oublié, il n’existe aucun bassin de décantation et aucune station d’épuration. L’environnement est tout bonnement en souffrance.

Les comités et les associations du village pour limiter les dégâts

Ayant pris conscience que si les villageois ne mettent pas la main à la pâte, personne ne viendra ramasser les déchets et nettoyer le village, les associations, aidées par les comités de villages, ont décidé de passer à l’action. Des réunions de concertation sont tenues pour l’organisation d’une opération de collecte et de nettoyage à travers tous les villages du douar. Tassoukit, Aït Ali Ouahmed, Igharbiyen, Ighil N’ath Chila, Ath Graiche, Tadert Ouffella, Tighilt Oumezir se sont tous donnés rendez-vous pour hier vendredi, à partir de 6 heures du matin. Ilmezyen Ussirem, Tarvout Imaghvan, Ilmezyen n Tadarth Oufella, l’association culturelle et les six comités de villages, sous l’égide de l’association de wilaya Imazighen Environnement et des centaines de citoyens, se sont partagés sur l’ensemble des quartiers. Armés de pelle, de pioche, de sac poubelle et de toutes sortes d’outils de travail, le cap est mis sur le désherbage, le nettoyage et le ramassage des déchets. Des écoliers en dossards sont également initiés à la collecte et au ramassage. Tous les quartiers sont concernés.

Les écoliers impliqués

Un autre bon point à mettre à l’indicatif des organisateurs est sans doute l’implication des enfants dans l’opération de collecte et de nettoyage. Des dossards leurs en sont offert et ils se sont mis à la besogne sous l’œil vigilant de Dda Boussad et d’Arezki Graichi. «Cette opération entre dans le cadre des activités de nos associations et de nos comités de villages. L’objectif est de venir à bout de ces ordures et des différentes saletés qui enlaidissent l’ensemble de notre douar. Les autorités, interpellées à plusieurs reprises, brillent malheureusement par leur absence. Pour assurer la relève, nous avons choisi d’impliquer les écoliers car ce sont eux l’avenir», diront-ils d’une même voix. Il était à peine midi, le douar a pris des couleurs et a changé de visage. Les sachets noirs et les ordures ont subitement disparu, laissant place à un endroit respirant la propreté. Il reste à souhaiter que la population fasse preuve davantage de civisme et que les autorités locales et du secteur de l’environnement se joignent à ce mouvement de citoyenneté environnementale.

Hocine Taib

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