Les explications du directeur du commerce

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«La wilaya de Bouira dispose d’une production de 36 000 litres/jour alors que la consommation de la wilaya dépasse les 260 000 litres/jour». C’est en ses termes que M. Ahmed Gamri, directeur du commerce de Bouira, décrit la pénurie de lait en sachet qui sévit à travers la wilaya depuis plusieurs années. Ainsi, nous apprendrons que les commerçants s’approvisionnent comme ils le peuvent pour atteindre bon grès, mal grès un quota qui varie entre 165 000 et 168 000 litre/jour. Les deux unités de production de lait pasteurisé qui sont implantées au niveau de Kadiria et Ain Lahdjar ne fournissent que très peu de commerces à travers le chef-lieu de la wilaya. Il existe toutefois une troisième située à Toghza, dans la commune de Chorfa, qui est spécialisée uniquement dans le lait de vache et son quota pour bénéficier de la poudre de lait auprès de l’ONIL n’a pas encore été défini jusqu’à présent. De ce fait, le propriétaire de cette laiterie attend la commission ad-hoc du ministère du Commerce et celui de l’Agriculture pour trancher sur le quota à lui attribuer. Pourtant, la direction du commerce affirme avoir pris certaines mesures pour alléger la pression sur la demande du lait en sachet, mais ces mesures s’avèrent hélas insuffisantes : «Nous avons mis en place une opération de contrôle spéciale pour les cafetiers afin de leur interdire l’utilisation du lait pasteurisé en sachet. Ce lait est destiné aux ménages et non pas pour le commerçant qui lui peut se rabattre sur le lait de vache UHT ou le lait en poudre», explique M. Ahmed Gamri. La rareté du lait en sachet s’avère être une problématique qui se pose depuis longtemps et qui visiblement persistera tant que le quota de la wilaya de Bouira ne sera pas revu à la hausse par les autres laiteries avoisinantes, principales fournisseurs de la région de Bouira. Pour parer à cette carence, la direction du commerce insiste auprès des investisseurs, dans le cadre du CALPIREF, de privilégier l’investissement dans la transformation de lait en créant des unités de collecte de lait cru pour le transformer ensuite en poudre. Cela ferait disparaitre la vente concomitante qui devient monnaie courante où l’on oblige le consommateur à acheter un sachet de lait à 50 DA alors qu’il pourrait l’avoir à 25 DA. Pratique récurrente puisque même auprès des laiteries, on oblige le distributeur à écouler le lait cru et cela se répercute sur le détaillant puis au final sur le consommateur.

Hafidh B.

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